Al-Ahram Hebdo,Monde Arabe | Négocier armes sur table
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 Semaine du 31 janvier au 6 février 2007, numéro 647

 

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Palestine . Les territoires occupés ont connu une semaine sanglante où les affrontements entre les factions ont menacé de dégénérer en guerre civile. Une initiative saoudienne représente la seule lueur d’espoir. Etat des lieux.

Négocier armes sur table

Qui l’aurait cru ? Après un optimisme justifié par la rencontre tant attendue entre le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbass, et le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, en exil en Syrie, les discussions inter-palestiniennes se sont trouvées dans l’impasse. Non seulement les pourparlers sur la constitution d’un gouvernement d’union nationale ont été interrompus, mais aussi les territoires palestiniens se sont mués en un théâtre d’événements meurtriers. Il s’agit de la plus grave crise depuis l’élection du Hamas, en janvier 2006. 30 personnes ont trouvé la mort et au moins 68 autres ont été blessées en l’espace de cinq jours, lors de combats entre les factions rivales.

Les moments d’accalmie furent de courte durée et on signalait des échanges de tirs à l’arme légère, mais aussi au lance-roquettes et au mortier. Les cibles sont parfois symboliques. Ainsi, ce dimanche, la maison d’un garde du corps de Mohamad Dahlane, l’homme fort du Fatah dans la bande de Gaza, a-t-elle été endommagée par une bombe. Vendredi et samedi matin, les fusillades faisaient rage à Gaza. Des violences ont notamment éclaté au service de sécurité préventive, loyal à Abbass. De même, les miliciens du Hamas ont tiré des mortiers sur les locaux ainsi que le domicile du chef du département, Rachid Abou-Chebak, samedi avant l’aube, d’après des responsables de la sécurité. Et ce, sans oublier les prises d’otages. Au total, onze membres du Hamas ont été enlevés, ainsi que huit membres du Fatah. Une attaque menée jeudi soir contre la Force exécutive, organe du Hamas, a mis le feu aux poudres, marquant le début des plus violents affrontements entre le Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbass, et le Hamas au pouvoir.

Dans ce chaos sécuritaire, des voix se sont élevées pour demander le retour au calme. Le Conseil de Coopération du Golfe (CCG), qui réunit six monarchies arabes, a appelé les belligérants à mettre fin à « l’effusion de sang palestinien ». Le CCG a exhorté le Hamas et le Fatah à reprendre les négociations pour parvenir à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Même teneur dans les appels lancés par la Ligue arabe ou, encore, par l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI).

 

Nouvelle médiation

Mais c’est surtout l’appel saoudien qui semble avoir eu un écho. L’Arabie saoudite a appelé dimanche les Palestiniens à cesser leurs affrontements  et leur a proposé de se réunir « d’urgence » à La Mecque. Le monarque saoudien Abdallah bin Abdel-Aziz a invité tous les dirigeants rivaux palestiniens à venir discuter de leurs désaccords « en terrain neutre », dans la Grande Mosquée de La Mecque, à l’abri des « interventions étrangères ».

Demandant aux deux camps de se « montrer raisonnables et de préférer le dialogue au langage des armes », le roi a jugé que ce « qui arrive sur les terres de la Palestine est une honte, qui ternit l’histoire de la lutte honorable du peuple palestinien ».

Une initiative  qui semble avoir été bien accueillie, comme le souligne un bref communiqué de la présidence palestinienne. « Le président Mahmoud Abbass accueille favorablement et apprécie l’invitation du roi Abdallah de reprendre le dialogue national en Arabie saoudite ». Idem du côté du Hamas qui déclare par la bouche de son chef en exil à Damas, Khaled Mechaal, qu’il « accueille favorablement l’invitation du roi d’Arabie saoudite à se réunir afin de régler tous les problèmes, de parvenir à un accord national et de former un gouvernement d’union nationale ». Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement du Hamas est paralysé mais campe sur des positions qui ont entraîné un boycottage occidental asphyxiant et une crise politique interne sans précédent.

La question qui se pose est de savoir si cette rencontre en Arabie saoudite s’ajoutera à tant d’autres où les accords convenus de reprise du dialogue  sont restés sans lendemain. Pour Mahdi Abdel-Hadi, président de l’Académie palestinienne des recherches, les précédents pourparlers palestiniens ont discrédité et la présidence et le gouvernement aux yeux du peuple, puisqu’ils portaient sur la répartition des quotas. Il s’agit d’une lutte pour le pouvoir. « Une rencontre à La Mecque pourrait permettre de retourner aux bases et de rectifier les erreurs commises dans le passé », a-t-il souligné à une chaîne de télévision égyptienne.

Pour Mamdouh Al-Ekr, commissaire général de l’Agence palestinienne indépendante pour les droits du citoyen, le lieu de la rencontre est à même d’influencer les responsables palestiniens pour qu’ils fassent prévaloir l’intérêt général par rapport à  leur intérêt particulier. « Mais, ces pourparlers ne porteront leur fruit que si on fait participer au round d’autres parties palestiniennes. Je crois que les chances de réussite du dialogue sont grandes, étant donné que l’Arabie a une expérience précédente réussie dans la réconciliation libanaise et la signature de l’accord de Taëf qui a mis fin à la guerre civile. L’Arabie saoudite accorde la priorité à la dimension politique de la crise. Par contre, l’Egypte privilégie la dimension sécuritaire, et c’est peut-être la raison pour laquelle la médiation égyptienne n’a pas réussi », assure le politologue palestinien.

Pour certains chercheurs, toutes les médiations ne peuvent être menées à bien que si les Palestiniens se mettent d’accord sur un seul agenda politique, et non pas deux comme c’est le cas aujourd’hui, sur la façon de traiter avec Israël et sur la nécessité d’activer le rôle de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).

Rania Adel

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