Al-Ahram Hebdo, Evénement | Ibrahim Al-Anani,  « Il faut remettre les pendules à l’heure »
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 27 septembre au 3 octobre 2006, numéro 629

 

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Evénement

Palestine . Ibrahim Al-Anani, professeur de droit à l’Université de Aïn-Chams, fait le point sur la situation actuelle dans la région et sur les conséquences pour les Arabes de la guerre américaine contre le terrorisme.

 « Il faut remettre les pendules à l’heure »

 Al-Ahram Hebdo : Dans quelle mesure est-il possible aujourd’hui pour les Arabes de ne plus subir les conséquences de la « guerre contre le terrorisme » ?

Ibrahim Al-Anani : Au lendemain des événements du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont pu détourner les regards du problème réel. Ils ont fait croire au monde entier que la problématique n’est pas la violation des droits des Palestiniens, notamment le droit de l’autodétermination et celui de l’établissement d’un Etat palestinien, mais que la résistance est un terrorisme. Ils ont considéré les agissements israéliens comme un travail complémentaire de l’effort américain international pour lutter contre le terrorisme. Ils ont donc transformé le coupable en victime et ont poussé tous les pays à tourner dans ce cercle. Ce faisant, tous les efforts qui ont été réalisés au fil des ans dans les négociations ont été anéantis. Notre but est actuellement de nous défendre, de rejeter l’accusation d’être des terroristes. Il faut remettre les pendules à l’heure. Les Etats-Unis et leurs alliés, notamment la Grande-Bretagne et Israël, ont exploité les événements du 11 septembre pour nous faire oublier la cause palestinienne. L’Administration américaine est même allée jusqu’à qualifier les dirigeants israéliens, y compris l’ex-premier ministre Ariel Sharon, d’hommes de paix qui mènent le processus de libération et de démocratisation. En revanche, ils ont mis le Hamas sur la liste noire des organisations terroristes et malheureusement, ils ont été suivis par les pays européens. Le président américain a même taxé les musulmans de fascistes, alimentant de la sorte la haine et la rancune.

— Mais dans cette ambiance si sombre, n’existe-t-il pas de solutions ?

— La seule solution possible réside dans l’unité des Arabes. Nous devons tirer profit de l’esprit d’union qui a prévalu lors de la dernière guerre israélienne contre le Liban. Seule l’union arabe pourrait fait changer l’orientation américaine en insistant sur l’essence du problème, à savoir le problème de la Palestine et de son peuple. Malheureusement, tous les pays arabes ont peur et se sentent en danger. Ils ont l’impression que s’ils soutiennent la résistance, ils seront considérés comme faisant partie de l’axe du mal, comme ennemis des Etats-Unis et ils s’attireront leurs foudres. Les pays arabes doivent se débarrasser de ce sentiment erroné, retrouver leur équilibre, s’unir pour faire face à cette politique.

— Puisque les Arabes sont les premiers à subir les effets de la guerre américaine antiterroriste, ne vaut-il pas mieux trouver une législation pour affronter ce problème ?

— Il existe une convention arabe unifiée, ratifiée en 1998 et concernant la lutte contre le terrorisme. Cette convention peut être utilisée dans les pays signataires en tant que législation indépendante. Ces pays peuvent promulguer des lois comprenant les clauses de la convention. Ceci dit, le fait d’élaborer une législation arabe unifiée est chose facile dans le cadre de cette convention. La loi égyptienne, à titre d’exemple, considère le terrorisme comme un crime. Mais le problème n’est pas là. Nous sommes ciblés et l’affaire concerne les relations internationales.

— Et pour ce qui est de l’Iraq ?

— Les Etats-Unis ont subi un échec cuisant en Iraq et tout ce à quoi ils prêchaient — la liberté, la démocratie, l’idéalisme — s’est effondré. Dans le pays de la Mésopotamie, l’espoir est dans la résistance en premier lieu. Viennent ensuite la pression de l’opinion publique américaine et occidentale et les prochaines élections présidentielles américaines. Si le président américain George W. Bush et les Républicains ressentent une possibilité de les perdre, ils chercheront un prétexte pour se retirer de l’Iraq sans paraître pour autant vaincus.

Rania Adel

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