Al-Ahram Hebdo, Sports | La résolution libanaise
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 Semaine du 16 au 22 août 2006, numéro 623

 

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Sports

Basket-ball . Malgré la situation chaotique du pays, l’équipe nationale du Liban participera aux prochains Championnats du monde qui se tiendront au Japon du 19 août au 3 septembre.

La résolution libanaise

A l’instar de la Yougoslavie en 1990, l’équipe libanaise de basket-ball se trouve prise dans la tourmente à la veille d’un Championnat du monde. Une préparation tronquée, des déplacements compliqués, des démarches administratives entravées, tels sont les problèmes rencontrés par les basketteurs libanais sans compter l’angoisse de laisser leurs proches dans un pays bombardé par Israël depuis le 12 juillet dernier.

Car l’équipe nationale ira bien au Japon, où se tiendront les Championnats du monde FIBA. « Il était essentiel qu’on participe.. Le Liban a besoin de quelque chose de positif, on est un peu les porte-drapeaux du pays », affirme Paul Coughter, le coach américain de la sélection.

Autour de la star Fadi Al-Khatib, le pays du Cèdre avait effectué des grands championnats d’Asie en 2005. Seulement défaits en finale par la Chine du All-Star NBA Yao Ming, la médaille d’argent qu’ils décrochaient était néanmoins suffisante pour se qualifier pour ces Championnats du monde.

Si les Libanais ne se dotent d’une équipe nationale qu’en 1999, ils n’attendront pas longtemps pour faire parler d’eux. Ils terminent deuxièmes aux Championnats d’Asie dès 2001 (battus par la Chine, déjà), ce qui leur permettra d’être du voyage à Indianapolis (Etats-Unis), ville hôte des Championnats du monde de 2002. Malgré leur dernière place, suivie d’une non qualification pour les Jeux Olympiques (JO) d’Athènes 2004, le noyau dur de cette équipe est toujours là.

Dans la raquette, le Liban espérait compter sur la taille de Joseph Vogel et Paul Khoury (2,12 m chacun), deux joueurs solides et expérimentés âgés respectivement de 32 et 38 ans. Mais le dernier, bloqué aux Etats-Unis, ne pourra finalement rejoindre la sélection, et sera remplacé par un jeune espoir de 20 ans. La mène est assurée par le jeune Rony Fahed, très habile derrière les 6,25 m, mais c’est à l’aile que se trouve la principale menace offensive libanaise. Fadi Al-Khatib, Scoring-Machine de 27 ans, à la fois « inarrêtable » en un-contre-un et bon shooteur à trois points, était même proche de signer un contrat en NBA (Ligue américaine). Après plusieurs essais, il ne sera finalement pas retenu, mais il reste un joueur de fort potentiel qui pourrait à terme intégrer l’élite du basket mondial. Américain de naissance, l’ailier Brian Beshara, qui joue depuis 2001 au pays du Cèdre, complète ce cinq majeur né à Indianapolis.

Sur le banc, en revanche, les joueurs sont plus jeunes et, mis à part quelques matchs en Championnats d’Asie, manquent d’expérience internationale à faire valoir.

En 2005, Paul Coughter, globe-trotter impénitent sur la planète orange depuis 25 ans et ex-entraîneur de trois équipes libanaises, prend les rênes de l’équipe avec la qualification pour les Championnats du monde comme objectif. Ce contrat rempli, il ne restait plus aux Libanais qu’à faire mieux qu’en 2002.

C’était sans compter l’attaque israélienne, lancée moins d’une semaine après le rassemblement des joueurs libanais à Beyrouth.

La préparation, primordiale avant de telles échéances internationales, fut dès lors on ne peut plus chaotique. « Après les premières attaques, on a essayé de continuer mais les joueurs avaient clairement autre chose en tête, alors on a fait la seule chose humainement possible de faire, les laisser rejoindre leurs familles », témoigne le coach. Après être restés bloqués pendant cinq jours à Beyrouth, les basketteurs libanais parviennent à sortir du pays par le nord. Dix heures de bus seront nécessaires pour rejoindre Amman, en Jordanie, où se tiendra le nouveau camp d’entraînement. Après un match de soutien au peuple libanais face à l’équipe nationale jordanienne, ils s’envolent successivement pour la Turquie et la Slovénie où des tournois internationaux les attendent. Malgré la situation, les Libanais en reviennent tout de même avec deux victoires probantes sur le Canada et le Venezuela (mais aussi une lourde défaite face à la Slovénie), nations habituées aux0 joutes internationales.

Après ces semaines perturbées, l’équipe devait s’envoler pour les Philippines pour un ultime tournoi de préparation avant le Japon. Mais la malchance n’avait pas lâché le pays du Cèdre puisque après vingt minutes de vol, un individu tentait de s’introduire dans la cabine de pilotage ... Et s’il fut rapidement maîtrisé par les passagers, bien aidés en cela par les basketteurs, l’avion dut quand même faire demi-tour.

Finalement arrivés en Asie, les Libanais tiendront à bien représenter leur pays en essayant de passer le premier tour. Ce ne sera pas chose aisée ; opposé à l’Argentine, la France, la Serbie, le Nigeria et le Venezuela, le Liban devra remporter au moins deux matchs pour se qualifier.

Mais si leur préparation perturbée ne joue pas pour eux, l’envie de bien faire et la possibilité de mettre du baume au cœur de leurs compatriotes pourraient leur faire déplacer des montagnes.

Samuel Tribollet

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3 QUESTIONS À

Michel Beyrouthi, directeur général de la Fédération libanaise de basket-ball

Al-Ahram Hebdo : Comment s’est déroulée la préparation des basketteurs libanais ?

Michel Beyrouthi : Nous avons tout connu. En plus des bombardements israéliens, les problèmes se sont accumulés. Nous avons dû déplacer notre camp d’entraînement en Jordanie, un tournoi en Syrie a été annulé, nous avons dû refaire tous nos visas qui étaient restés au Liban, et en plus, un de nos avions a failli être détourné. Mais il y a du positif, nous avons tout de même battu le Canada et le Venezuela. C’est la première fois que nous battons des équipes de ce niveau, ce qui est très encourageant pour la suite.

— A-t-il été envisagé d’annuler la participation du Liban à ces championnats ?

Après le début des bombardements israéliens, qui ont commencé deux jours après le début de notre camp d’entraînement à Beyrouth, les joueurs ne voulaient plus y aller. Ils voulaient rester auprès de leurs familles. Pendant cinq jours, on a donc tout arrêté. Mais le gouvernement a beaucoup insisté pour que l’on aille au Japon coûte que coûte. La fédération était pour aussi. Les joueurs ont finalement changé d’avis. Maintenant, ils tiennent absolument à participer, ils sont très impatients de jouer.

— Où en est le basket au Liban ? Est-ce un sport très suivi ?

— C’est le sport numéro un. Cela fait dix ans que nous essayons de développer le basket au Liban, et maintenant nous sommes premiers dans la région. Le basket est très populaire ici. En 1999, quand le Sagesse Beyrouth a gagné le Championnat d’Asie des clubs, tout le monde était descendu dans les rues. Et les résultats suivent, ce sont nos deuxièmes Championnats du monde consécutifs, et en Asie, seule la Chine est devant nous. Pour le Japon, nous espérons passer le premier tour, mais y participer était déjà un bel exploit.

 




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