Al-Ahram Hebdo, Monde Arabe | Impunité sans fin
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 Semaine du 8 au 14 novembre 2006, numéro 635

 

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Palestine . La situation sécuritaire et humanitaire dans la bande de Gaza ne cesse d’empirer, l’offensive israélienne étant menée au vu et ausu d’une communauté internationale pour le moins passive.

Impunité sans fin

Un bilan de victimes très lourd et une offensive israélienne des plus violentes. C’est le moins qu’on puisse dire de la situation actuelle dans les territoires occupés. Si depuis l’enlèvement du soldat Gilad Shalit, au mois de juin 2006, plusieurs interventions militaires ont été menées dans la bande de Gaza, celle menée actuellement sous le nom de « Nuages d’automne » est la plus cruelle, ne faisant pas de différence entre armé et civil, ni entre homme et enfant. Jusqu’à lundi, 48 Palestiniens, dont au moins 25 combattants, ont été tués et plus de 200 personnes blessées. Et il semble qu’on va attendre longtemps avant que l’entité sioniste décide d’arrêter cette offensive. « Nous n’avons pas l’intention d’annoncer quand elle prendra fin », a affirmé le premier ministre israélien Ehud Olmert. L’opération israélienne a conduit à la réoccupation totale de la ville de Beit Hanoun (nord) transformée en zone de guerre et placée sous couvre-feu.

La situation a été qualifiée de « désespérée » par John Ging, directeur opérationnel de l’Agence de l’Onu pour l’aide aux réfugiés palestiniens à Gaza, qui a demandé l’arrêt des violences. Face à cette situation, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbass, n’a trouvé de solution que de faire appel à l’Onu. « M. Abbass a adressé une lettre au président du Conseil de sécurité lui demandant de réunir immédiatement cette instance pour discuter de la situation tragique provoquée par l’agression israélienne contre la bande de Gaza », a indiqué le porte-parole de M. Abbass, Nabil Abou-Roudeina. « Israël parle d’autodéfense, mais cherche en fait l’escalade pour nuire aux efforts que les Palestiniens déploient pour résoudre leur crise politique », a-t-il ajouté.

Toutefois, sur la scène internationale, aucun acte concret n’a été entrepris. On assiste juste à des déclarations de dénonciations de faible teneur. Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a seulement fait part de sa préoccupation face à la poursuite des attaques israéliennes sur Gaza. Il a mis en garde contre des « opérations militaires dans les zones habitées » qui « font inévitablement des victimes civiles ». Il a appelé Israël « à faire preuve de retenue, à faire de son mieux pour protéger les civils et à s’abstenir de provoquer une escalade dans une situation qui est déjà grave ». Le ministre des Affaires étrangères français, Philippe Douste-Blazy, a de la même manière demandé à « toutes les parties » d’« éviter l’escalade de la violence » et a ajouté que la situation actuelle rendait « plus nécessaire encore la reprise du processus de paix ». La ministre des Affaires étrangères britannique, Margaret Backett, a tenu un langage assez proche en déclarant : « Israël a le droit de se défendre mais toute action doit être proportionnée et en accord avec les lois humanitaires internationales ».

Seul Washington a affiché un soutien plus net à l’Etat hébreu. Le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack, a certes affirmé que « la perte de vies innocentes est une réelle tragédie ». Mais pour lui, ce qui est inacceptable, c’est que des soldats israéliens soient placés « dans des situations où ils doivent choisir entre se défendre ou risquer la vie des innocents ».

Réoccuper Gaza ?

La position de la communauté internationale est pour ainsi dire honteuse. « Pour expliquer ce qui se passe dans la bande de Gaza, il faut prendre en considération trois phénomènes. Primo, la position des pays arabes qui n’ont joué aucun rôle diplomatique pour dissuader Israël ou lui faire connaître la gravité de ses pratiques. Secundo, le parti pris des forces internationales pour l’Etat hébreu, celles-ci voulant laisser Israël prouver qu’il demeure toujours un pays fort, même après sa défaite au Sud-Liban. Cette conspiration est dirigée par les Etats-Unis qui donnent des prétextes d’autodéfense à Israël. Tertio, la faiblesse et la dissidence interpalestinienne a certes permis à l’Etat hébreu de mener ses incursions », assure le Dr Seif Abdel-Rahmane, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire.

S’agit-il d’une volonté de réoccuper la bande de Gaza ou d’arrêter vraiment les tirs de roquette ? D’aucuns ne se trompent que les raids cachent un autre objectif, beaucoup plus profond, à savoir affaiblir davantage le Hamas en liquidant ses chefs, semer la terreur entre les Palestiniens et libérer le caporal Gilad Shalit, fait prisonnier en juin dernier. L’Etat hébreu parviendra-t-il à atteindre ce but ? Non. « L’agression a échoué et nous poursuivons nos héroïques tirs de roquettes », a dit Abou-Moujahid, porte-parole des Comités de la résistance populaire. Ce groupe, responsable de l’enlèvement du caporal Gilad Shalit a mis en garde contre l’intensification des frappes aériennes dans la bande de Gaza qui pourraient selon eux mettre en danger la vie du soldat.

« Nous faisons porter à l’ennemi sioniste la responsabilité de la vie du soldat s’il est tué dans un raid aérien à n’importe quel endroit », a déclaré Abou-Moujahid. Un porte-parole du Hamas a, de son côté, souligné : « Nous répondrons durement à ces assassinats contre les fils du Hamas. Ces assassinats ne nous rendront que plus forts dans la résistance », a déclaré Abou-Obeïda. Même son de cloche chez le chef du parti israélien d’opposition de gauche Meretz, Yossi Beilin, qui a en revanche réclamé l’arrêt immédiat de cette opération qui ne fait que renforcer la position d’Ismaïl Haniyeh. « Haniyeh était très affaibli ces derniers temps. Avec notre opération, il est redevenu un héros », a-t-il estimé.

Pour le Dr Abdel-Rahmane, toute résistance pourra traverser une période de faiblesse, mais cela ne signifie point sa fin, elle se rétablira et retrouvera sa force. Espérons que ce soit le cas dans les territoires occupés.

Rania Adel

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