Al-Ahram Hebdo, Afrique | Tension croissante
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 Semaine du 29 novembre à 3 décembre 2006, numéro 638

 

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Afrique

Tchad . Le pays est toujours en proie aux troubles dus aux offensives des rebelles de l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD), qui s’est dit décidée à œuvrer pour la chute du régime de N’Djamena.

Tension croissante

Après les troubles de la semaine dernière en Centrafrique, c’est au tour du Tchad de subir une fois de plus les effets de la crise du Darfour. La tension est à son comble dans l’est du pays, bien que les rebelles tchadiens de l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD) aient brutalement interrompu, en début de semaine, leur nouvelle offensive contre le régime du président Idriss Deby Itno, en abandonnant la ville d’Abéché qu’ils avaient occupée la veille. Selon une source militaire tchadienne, les hommes de l’UFDD ont quitté leurs positions dans Abéché et se sont repliés en direction des villes de Biltine et Am Zoer, non loin de la frontière soudanaise. Ce sont les rebelles de l’autre mouvement hostile au président Itno, le Rassemblement des forces démocratiques (RAFD), qui ont pris position dans ces deux villes proches de la frontière soudanaise, selon les dires de Yaya Dillo Djerou, un porte-parole du mouvement.

Cependant, la confusion règne toujours dans l’est du Tchad. La reprise de la ville d’Abéché par les forces gouvernementales ne signifie en aucun cas un retour au calme. Tout en confirmant le retrait de ses troupes, le chef de l’UFDD, le général Mahamat Nouri, a déclaré : « Ce n’est pas du tout une défaite. Notre objectif est de détruire progressivement les troupes ennemies pour les affaiblir. Nous avons occupé Abéché quelques heures, nous avons infligé de lourdes pertes à l’armée de Deby, maintenant, nous nous replions ».

Un repli pour mieux préparer une nouvelle attaque ? Tout porte à croire que c’est là l’intention des rebelles. D’ailleurs, selon des informations de l’ambassade de France à N’Djamena, les rebelles seraient en train d’avancer vers l’ouest, c’est-à-dire, vers la capitale.

Il s’agit là d’une deuxième série d’affrontements entre les rebelles et le régime tchadien. Le repli soudain des forces de l’UFDD d’Abéché rappelle, en effet, le scénario suivi il y a un mois par ce mouvement, fusion de plusieurs groupes rebelles, lorsqu’il a repris les hostilités contre le régime du président Deby. Lors de ce premier épisode, les hommes de Mahamat Nouri, un ancien ministre de la Défense de l’actuel chef de l’Etat, s’étaient emparés brièvement de Goz Beïda, près de la frontière soudanaise, puis d’Am Timan, à une centaine de kilomètres plus au sud, avant de se replier vers l’est. Ces affrontements s’étaient notamment soldés par la mort du chef d’état-major général adjoint de l’armée tchadienne, le général Moussa Sougui. « Notre objectif final reste la chute de N’Djamena, mais sans précipitation », a répété le chef de l’UFDD. Tout en ajoutant : « D’ici quelques jours, nous réattaquerons, c’est sûr ».

Comme il y a six mois lors de l’offensive repoussée du Front Uni pour le Changement (FUC) devant N’Djamena, le Tchad a accusé le Soudan de soutenir l’UFDD, ce que Khartoum a catégoriquement nié.

La nouvelle offensive rebelle a été fermement condamnée, samedi, par le président de la Commission de l’Union Africaine (UA) Alpha Oumar Konaré, qui a dénoncé des « attaques contre le Tchad ». L’UA avait appelé les autorités du Tchad et du Soudan à maintenir « un dialogue permanent » et exprimé sa « préoccupation » face à la tension entre ces deux pays, qui s’accusent mutuellement de soutenir des rébellions qui leur sont hostiles. Les présidents Idriss Deby Itno et Omar Al-Béchir se sont rencontrés la semaine dernière à Tripoli pour tenter d’aplanir leurs différends. Mais la rencontre n’a pas donné de résultats concrets.

Dans le même temps, M. Konaré a « condamné tout aussi fermement les attaques perpétrées contre la Centrafrique, ainsi que l’occupation de certaines localités de ce pays par des groupes armés ». Prônant une nouvelle fois le dialogue entre les gouvernements et les rébellions de ces deux pays, le président de la Commission a lancé « un appel à tous les Etats membres de l’UA pour qu’ils fassent montre d’une solidarité agissante et urgente à l’endroit du Tchad et de la Centrafrique ».

L’UA se trouve ainsi face à une série de crises et de tensions complexes et entrecroisées, mêlant le Tchad, la Centrafrique et le Soudan. Et il est peu probable que le sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, qui doit se tenir ce mercredi à Abuja, puisse parvenir à une ébauche de solution.

Maha Salem

 




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