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Musique . L’un des disques les plus vendus, en 2005, partout dans le monde, le CD Mozart l’Egyptien 2 se veut agréablement hybride.

Mozart versus Egypte

Sept ans après le CD célébrant la rencontre entre Mozart et l’Egypte, qui fit un tabac à l’époque (400 000 exemplaires vendus dans le monde, dont 200 000 en France), les producteurs de ce disque, Hughes de Courson et son complice égyptien Ahmad Al-Maghrabi, récidivent avec Mozart l’Egyptien 2 qui, à son tour, semble voué au même succès que son prédécesseur (50 000 exemplaires vendus en 5 semaines).

La recette paraît simple : les Français aiment Mozart et aiment l’Egypte, donc la combinaison des deux ne peut que réussir. Est-ce à dire que ce disque représente une réussite artistique totale ?

Pour pouvoir répondre à cette question, il faut d’abord admettre le point de départ des créateurs, c’est-à-dire accepter le mélange de deux musiques incompatibles à l’origine.

Il ne faut pas être un puriste fanatique de Mozart, ni de la musique arabe d’ailleurs, mais il faut garder les oreilles ouvertes et accueillantes, oublier ces préjugés, et se laisser aller au plaisir d’écouter ce mélange incongru.

Il ne faut surtout pas faire comme un critique du Nouvel observateur qui a descendu ce disque en flammes, dans un langage grossier (« La flûte défèque ... »), indigne d’un hebdomadaire de ce calibre, ce qui lui attira une réponse cinglante d’Hughes de Courson.

Ceci dit, il y a du bon et du moins bon dans ce disque : d’abord sur les 15 morceaux, il y en a trois qui sont de la musique purement égyptienne, qui n’a rien à voir avec Mozart. D’autre part, certains d’entre eux sont une simple juxtaposition d’airs égyptiens et mozartiens dont le rapprochement paraît un peu artificiel. Mais d’autres morceaux sont de vraies réussites : par exemple, dans les deux passages tirés de l’opéra Cosi fan tutte, l’arrangeur nous fait assez habilement passer de Mozart à la musique arabe. Dans le Concerto pour kaval et flûte, il suffit d’une légère modification de la mélodie mozartienne et d’un ajout de percussions pour donner immédiatement un caractère « arabe » à la musique.

Signalons qu’on peut entendre la soprano égyptienne Amira Sélim dans trois airs tirés des opéras de Mozart : un de Cosi fan tutte, l’air de la Reine de la nuit, de la Flûte enchantée et un air de l’Enlèvement du Sérail où elle dialogue avec la chanteuse arabe Wafaa Al-Morsi.

(Signalons en passant que la couverture du disque contient des erreurs dans la traduction arabe des titres ainsi que dans les numéros des pages attribués aux solistes).

Il faut aussi relever l’importance de l’équipe qui a participé à cet enregistrement : 9 solistes, le chœur de Radio Sofia (80 choristes), 16 solistes sur instruments orientaux, et 9 solistes classiques, l’Ensemble du Caire (40 cordes), l’Orchestre symphonique bulgare (49 musiciens), ainsi que 9 studios d’enregistrement. Chapeau à ceux qui ont réussi à coordonner tout cela.

Un spectacle Mozart l’Egyptien est déjà prévu dans la salle du Zénith à Paris (7 000 personnes) du 15 au 20 octobre 2006. II comprendra des solistes (dont Amira Sélim), 40 choristes, 20 musiciens arabes et un orchestre symphonique de 75 musiciens. Quant à l’Egypte, on parle d’un projet pour le printemps 2006.

Aux dernières nouvelles, le disque serait disponible ici chez Virgin et à la librairie Diwan à Zamalek. Vous pouvez aussi consulter le site www.egyptmusic.org.

Sélim Sednaoui

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