Le deuxième Congrès du PND a consacré
ses travaux cette année à la « Pensée nouvelle et la priorité
de la réforme ». Cette réforme a besoin d’être définie. Les
Arabes doivent mettre au point leur vision à cet égard. Ce,
afin d’obliger le monde extérieur à en tenir compte face à
toute proposition de réforme venant de l’étranger. Certaines
puissances internationales, les Etats-Unis en tête, ont entrepris
d’imposer leur vision de réforme dans le monde arabe et cherché
à obtenir l’approbation des autres pays industrialisés, réunis
au sein du G8.
Pour sa part, l’Egypte a organisé au mois de mars 2004 une
conférence à la Bibliothèque d’Alexandrie. Des spécialistes
et des experts du monde arabe ont participé aux réunions qui
ont conduit au « Document d’Alexandrie ». Plusieurs milieux
internationaux ont salué le document, y compris l’Administration
américaine.
Il était important dans ce contexte que l’Egypte passe de
la vision théorique de réforme dans le monde arabe à la vision
égyptienne, et qu’elle transforme cette vision en un plan
d’action selon un calendrier précis. Il était aussi important
de confier cette mission à la nouvelle génération. C’est l’idée
que le secrétaire général du comité des politiques du PND,
Gamal Moubarak, a pris soin d’affirmer dans son discours lors
de la Conférence : « Deux ans de travail continu et d’efforts
sans relâche pour cristalliser notre vision de la réforme,
deux ans d’harmonisation et de concertations en vue de traduire
ces politiques en actes pratiques ».
Nous avons d’ailleurs assisté à un début d’application de
cette réforme avec l’annonce de nouvelles mesures économiques,
financières et douanières.
Le comité des politiques n’a pas manqué de présenter un ensemble
de propositions concernant des causes essentielles : la citoyenneté,
la jeunesse, la femme, l’enseignement, la santé et le transport.
La « nouvelle pensée » ne signifie point que Le Caire néglige
la dimension arabe ou renonce à ses responsabilités dans le
monde arabe. Le président Moubarak a élaboré cette vision
dans son discours de clôture : « Nos efforts dans le domaine
des réformes ne peuvent se poursuivre et donner leur fruit
loin du contexte régional et international ». L’Egypte entend
donc poursuivre ses efforts internationaux, notamment la lutte
contre le terrorisme, et le soutien à la question de la Palestine
et de l’Iraq.
Dans ce contexte, la répartition des responsabilités entre
le gouvernement et le peuple mérite une attention particulière.
Le président a pris soin d’affirmer cette vision. Il est temps,
a-t-il dit, de répartir les missions et les responsabilités
: « La réforme est une opération qui repose sur la participation
de toutes les catégories de la société, partis politiques,
société civile, entités civiles et secteur privé ».
La responsabilité de l’Etat est essentiellement d’ordre social
: octroi des services nécessaires aux citoyens, soutien aux
classes défavorisées. Les institutions de l’Etat ont également
la responsabilité d’élaborer les législations et les lois.
D’autres responsabilités reviennent aux partis politiques
et aux syndicats. Nous vivons actuellement un processus de
développement. Pour qu’il réussisse, il faut que domine chez
tous, gouvernement, peuple, institutions gouvernementales
et société civile, le sens de la responsabilité.