Le
terrorisme est devenu un phénomène mondial qui exige la collaboration
et l’assistance de la communauté internationale, la mise en
place de plans politiques, économiques, sociaux et sécuritaires.
C’est une menace croissante pour la stabilité et la sécurité
des peuples dans tous les pays du monde.
Il est temps
en effet de traiter avec le terrorisme en tant que phénomène
mondial allant au-delà des intérêts ou des visions d’un ou
d’un ensemble d’Etats. Les visions partielles n’aboutissent
qu’à des règlements provisoires et partiels. Je voudrais signaler
qu’il n’existe plus d’Etats ou de régions à l’abri du terrorisme.
Si les superpuissances
sont vraiment sérieuses en ce qui concerne la lutte antiterroriste,
elles doivent d’abord procéder à une définition précise de
ce phénomène pour formuler ensuite une vision commune.
C’est précisément
l’absence d’une vision commune qui explique l’absence d’une
politique mondiale concernant la lutte contre le phénomène.
Il faut reconnaître de façon générale que l’action internationale
contre le terrorisme est encore partielle, démunie de toute
vision commune.
Les superpuissances
sont en fait responsables de cette situation et de l’absence
d’une vision commune. N’est-il pas temps pour ces superpuissances
de voir que la sécurité d’une société ne peut être garantie
qu’à travers une stratégie internationale globale ?
Le président
Moubarak a proposé la tenue d’une conférence internationale
dans l’objectif de préciser les grandes lignes d’un accord
international autour du terrorisme comme phénomène mondial
— exigeant la participation de tous les Etats. Au cours de
sa visite en Italie, le président Moubarak a renouvelé l’appel
à la tenue de cette conférence qui vise une étude efficace
des motifs qui constituent le terreau du terrorisme, la distinction
entre le droit légitime des peuples et les tendances de certains
à s’imposer par l’usage de la force.
Les Etats sont
appelés à prendre une position contre les menaces et les risques
que représente le terrorisme international. Il s’agit de dépasser
l’étroite vision individuelle pour assumer la responsabilité
de la lutte antiterroriste. Il est temps que ces pays commencent
à assumer leurs devoirs dans leur lutte contre le terrorisme
international et de ne plus se contenter de le pousser en
dehors des frontières ... Les effets négatifs d’une opération
terroriste ne sont pas limités aux frontières de l’Etat visé.
L’exemple étant l’attentat de Taba où les victimes étaient
de nationalités égyptiennes, israéliennes, italiennes et russes,
sans compter ceux qui ont des bi-nationalités, dont la nationalité
américaine et polonaise.
En parlant d’une
position internationale à la hauteur des défis qui s’imposent,
nous désignons tout particulièrement l’ouverture sur les visions
d’autrui, la nécessité d’une vision et d’un traitement global
qui prennent en considération les dimensions politiques, économiques,
sociales et sécuritaires d’autrui. Concernant les positions
au Moyen-Orient, il s’agit de prendre en considération la
vision arabe, à savoir l’arrêt de l’agression israélienne
contre le peuple palestinien, l’application des règles du
droit international et de la légitimité internationale en
ce qui concerne la cause palestinienne, l’arrêt de l’occupation
et l’établissement de l’Etat palestinien indépendant. Et ce,
sans négliger le transfert de la souveraineté totale au peuple
iraqien, le retrait des forces d’occupation et le renoncement
à la politique de deux poids, deux mesures en ce qui concerne
la Syrie, le Liban et l’Iran.
Le problème exige
une vision internationale, des plans complémentaires où s’enchevêtrent
et se complètent les efforts de tous les Etats du monde. L’objectif
est d’être conscient des risques engendrés par l’étroite «
logique des intérêts » que certains Etats adoptent.
Les opérations
terroristes qui ont eu lieu à Taba soulignent la nécessité
d’une vision commune qui tient compte des causes réelles pour
aboutir à un remède radical.