Il
n'y a plus de doute que le monde arabe fait aujourd'hui l'objet
d'un complot majeur qui se réalise jour après jour dans les
territoires palestiniens et en Iraq. Aucun doute non plus
à cet égard sur la concordance de vue entre la droite conservatrice
au pouvoir à Washington et le gouvernement de la droite extrémiste
en Israël.
Les événements
survenus ces dernières semaines ont montré les desseins et
les orientations de ce complot. Un complot qui se traduit
par des actes de provocation allant au-delà de toute limite.
Notamment le raid qui a frappé le nord de la capitale syrienne,
Damas. Le prétexte a été de frapper un camp d'entraînement
des membres du Djihad islamique. Une opération
injustifiable, violant toutes les lois internationales et
constituant un défi flagrant à la Syrie et aux Etats arabes.
Il s'agit de la part d'Israël d'une tentative visant à mettre
à l'épreuve et à mesurer les réactions syriennes, arabes et
internationales, face à un acte suspect montrant la volonté
d'Israël d'établir son hégémonie dans la région.
Cette situation
impose certes de nouveaux défis aux principaux Etats arabes
et représente, en même temps, une motivation pour une meilleure
action arabe commune.
Le monde arabe
fait en effet face à un complot énorme de la part de certaines
puissances internationales et régionales et ce, à un moment
critique.
Pour contrecarrer
et remédier à cette situation, le président Moubarak a fortement
insisté sur une relance de l'action arabe commune. A cette
fin, le président a déployé d'intenses efforts en collaboration
avec les principaux Etats arabes, en particulier la Syrie
et l'Arabie saoudite. L'Egypte
a par ailleurs présenté une initiative globale pour la relance
de l'action commune à travers la réforme de la Ligue arabe.
Celle-ci est la « maison » des Arabes qu'il
faut maintenir et préserver quelles que soient les réserves
ou les critiques qui lui sont adressées.
Le premier pas
pour surmonter la crise est de cesser tout propos négatif
concernant la Ligue arabe. L'essentiel est de penser à la
réforme de cette institution pour pouvoir relancer l'action
arabe commune.
Personne n'ignore
que certains Etats ne souhaitent pas cette réactivation et
manquent de volonté politique à cet égard. Plusieurs Etats
arabes préfèrent les institutions régionales à la Ligue arabe.
Cela a naturellement entravé la capacité de la ligue à régler
des problèmes — à l'origine mineurs — qui
n'ont pas tardé à se transformer en crise menaçant l'action
arabe commune. Certains autres Etats ont refusé de confier
leurs problèmes aux institutions et aux organismes de la Ligue
arabe, et préféré les soumettre à des organisations internationales.
D'autres parties aux conflits régionaux ou internationaux
ont refusé de permettre à la ligue d'intervenir pour défendre
leur cause et opté pour d'autres organisations régionales
ou internationales. Cela ne pouvait naturellement que réduire
le rôle de la ligue dans la gestion des crises et des problèmes
arabes.
La reconnaissance
du droit de la ligue à traiter ces questions est la première
condition de la réforme. Dans ce contexte, il devient possible
de proposer une série d'idées et de principes en vue de réactiver
son rôle. Il s'agit également des problèmes de la charte comme
le système de vote dans les divers appareils de la ligue,
où l'abandon de la règle d'unanimité devrait activer le rôle
de l'organisation panarabe.
L'important est
que les dirigeants arabes aient la volonté politique nécessaire
à l'action. Ils doivent être conscients que les intérêts et
les relations interarabes forment une base solide à l'accomplissement
d'une expérience pionnière de coopération régionale.
|