Amr Essameddine : La participation des jeunes au Forum de Charm Al-Cheikh est un message au monde entier
Le diplomate Amr Essameddine, coordinateur général du Forum mondial de la jeunesse de Charm Al-Cheikh, revient sur les objectifs de cet événement exceptionnel.
Al-Ahram hebdo : Le forum réunit plus de 3 000 participants venus du monde entier. En quoi cette édition est-elle différente des précédentes ?
Amr Essameddine : Nous sommes évidemment ravis du succès de ce forum. C’est le premier forum mondial qu’accueille l’Egypte et qui porte sur les problèmes des jeunes. L’objectif est d’intégrer le point de vue de la jeunesse dans les démarches politiques. Les forums précédents n’avaient accueilli que des Egyptiens et les discussions avaient plutôt porté sur des questions locales. Cette fois-ci, la situation est différente. La participation s’étant élargie, les sujets discutés concernent des questions qui intéressent les jeunes provenant des quatre coins de la planète. Le forum constitue donc une chance de dialogue et d’interaction entre des jeunes de différentes origines et les dirigeants de leurs pays, notamment des chefs d’Etat, des premiers ministres, des ministres et des responsables. Tous les conférenciers sont des modèles de réussite et de combativité.
— Pourquoi l’Egypte a-t-elle décidé d’ouvrir le forum à des participants internationaux ?
— L’Egypte porte depuis plusieurs années une importance majeure aux questions et aux problèmes des jeunes. Nous avons donc jugé qu’il était nécessaire de donner une dimension internationale à l’échange de points de vue et d’expériences. Le gouvernement est bien conscient du fait que les jeunes constituent l’élément démographique-clé de la société et qu’ils sont la source principale de tous les changements positifs susceptibles de se produire dans le pays. L’idée est que les dirigeants, les ministres et les responsables présents peuvent écouter les points de vue, les ambitions et les visions de ces jeunes. Leur participation est un message au monde entier, qui confirme le soutien politique des pays participants.
— Quels sont les principaux thèmes du forum ?
— Les thèmes ont été choisis sur la base de discussions menées avec les jeunes, afin de dégager les sujets d’intérêt commun et les principaux défis qu’ils souhaitaient aborder. Vu le grand nombre de participants, les axes de débat sont nombreux. Il n’y a donc pas un seul thème dominant. Nous avons, entre autres, les problèmes généraux de la jeunesse, comme le terrorisme, les changements climatiques, la migration clandestine, l’autonomisation des jeunes, le développement durable, la technologie et l’entrepreunariat, les droits de la femme. Pour la première fois, les sessions de discussion se déroulent en parallèle tout au long des quatre journées de la conférence.
— Quels étaient les critères de sélection des pays, des responsables et des jeunes invités ?
— Il existe plusieurs niveaux de participation. Nous avons, d’une part, les participants officiels provenant d’environ 65 pays, dont des représentants au niveau présidentiel et ministériel. D’autre part, il y a les jeunes ainsi que des personnalités publiques d’environ 110 nationalités. Les pays ont été invités sur la base de trois critères : premièrement, la présence de jeunes leaders dans des postes officiels, tels que président ou ministre. Deuxièmement, l’intérêt que ces pays portent aux problèmes de la jeunesse, ainsi que leur expérience dans l’autonomisation des jeunes au sein des institutions. Troisièmement, on a invité des pays dont la présence intéressait l’Egypte ou qui étaient intéressés à participer au forum. Quant au choix des personnalités publiques et des jeunes, il a été effectué sur la base de leurs connaissances générales et de l’intérêt qu’ils portent aux problèmes de la jeunesse.
— Une simulation du Conseil de sécurité a également été organisée dans le cadre du forum. Dans quel but ?
— Oui, c’était la première expérience de simulation du Conseil de sécurité de l’Onu dans le cadre d’un forum en Egypte. Plus de 60 jeunes y ont participé. La simulation leur a permis de vivre une expérience vivante et d’élaborer des points de vue et des solutions sur différents sujets concernant la paix et la sécurité, ainsi que les défis auxquels sont confrontés les pays après les vagues de migration clandestine ou de guerres cybernétiques menaçant la sécurité de l’Etat. Cette expérience vient consolider l’objectif de la conférence, à savoir permettre aux jeunes de vivre une expérience enrichissante, d’approfondir leurs connaissances en matière de diplomatie internationale et de se familiariser avec les enjeux internationaux actuels.
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