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L'imagerie d’Akhenaton enfin révélée

Nasma Réda, Lundi, 23 mars 2015

La ville de Tell Al-Amarna vient de prendre forme grâce à une cartographie par satellite. L’ancienne capitale pourrait révéler bien d’autres secrets.

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La mission archéologique belge de l’Université de Leuven opérant à Tell Al-Amarna, en Moyenne-Egypte, vient de révéler, grâce à l’imagerie par satellite, les traces d’une cité industrielle au nord d’Al-Amarna. « Ces images nous montrent comment les Anciens Egyptiens ont construit une ville historiquement controversée et encore mystérieuse », se réjouit Mamdouh Al-Damati, ministre des Antiquités.

Grâce à ces importantes photos satellites, les archéologues ont pu identifier les frontières de la ville d’Al-Amarna, alors entourée d’une vaste région industrielle qui s’étendait sur 12 km à la ronde et comprenant de nombreuses carrières de pierres. « Notre travail a permis de déterminer l’emplacement de plusieurs routes de la ville antique difficiles à découvrir à travers les méthodes habituelles de fouilles. Ici, le sol est très dur et complique le travail », précise le chef de la mission belge, Harco Willems.

Plusieurs voies servant au transport des pierres depuis les carrières jusqu’à la ville et au Nil ont également été découvertes. « Un port sur le Nil avait été construit pour transporter les blocs et des pierres vers la partie orientale d’Al-Amarna pour qu'ils soient utilisés dans la construction de temples et d’autres édifices », reprend Harco Willems.

La nouvelle technique utilisée, qui fournit un système d’imagerie-définition, semble à même de produire de nombreuses autres découvertes. « Les résultats d’imagerie seront analysés afin de révéler comment les Anciens Egyptiens ont construit leur nouvelle capitale monothéiste. Mais ils aideront également à découvrir plusieurs autres édifices dans le futur », espère le ministre des Antiquités.

De 2006 à 2013, les travaux de la mission belge de Tell Al-Amarna se limitaient aux fouilles sur les cimetières des fonctionnaires de la région et aux études des restes humains. Mais les détails de la ville restaient énigmatiques. Depuis début de 2015, la mission vise à mieux comprendre le mode de vie d’un peuple unique du Nouvel Empire : Tell Al-Amarna reste le plus grand site d’un chapitre particulier de l’histoire de l’Egypte Ancienne.

Tell Al-Amarna : La première tentative monothéiste
Tell Al-Amarna a été fondée par le dixième pharaon de la XVIIIe dynastie, Amenhotep IV (ou Akhenaton, 1353-1338 av. J.-C.), en plein désert deux ans après son accession au trône de l’Egypte. Akhenaton a abandonné les anciens dieux en faveur du dieu solaire, Aton, et a abandonné Thèbes, la capitale historique de l’Egypte, pour en construire une nouvelle sur la rive Est de Minya. Il l’a dédiée au seul culte d’Aton. Il s’agit de la première révolution religieuse de l’histoire appelant au monothéisme. Avec la mort d’Akhenaton, la ville est abandonnée. Mais le pouvoir des fidèles d’Amon force son successeur, le jeune roi Toutankhamon, à déclarer Thèbes à nouveau comme capitale de l’Egypte l

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Une deuxième tombe découverte à Gourna
Pour la deuxième semaine consécutive, les archéologues de la mission américaine du Centre de recherches scientifiques (ARCE) opérant sur le site de la tombe TT110 à Gourna, (rive ouest de Louqsor), ont découvert une tombe. Cette deuxième tombe a été construite afin d’enterrer un couple de riches Egyptiens de la XVIIIe dynastie (1550 - 1292 av. J.C.). Le propriétaire se nommait Sa-Mout et son épouse Ta-Khât. Les murs de la tombe sont décorés de bas- reliefs racontant le quotidien égyptien entre les XVe et Xe siècles av. J.C.

« L’analyse et le déchiffrage de ces peintures pourraient faire avancer nos connaissances sur l’Egypte Ancienne, surtout que cette période est considérée, d’après les archéologues et les historiens, comme l’apogée de la civilisation égyptienne », souligne le ministre des Antiquités, Mahmoud Al-Damati.

Cette nouvelle tombe, en forme de T, renferme de belles scènes peintes sur du plâtre avec des couleurs très vives. Certaines représentant les activités de la vie quotidienne, des scènes de célébration et d’autres représentant le propriétaire de la tombe et son épouse. Similaire au tombeau de Rebiu précédemment découvert (aussi appelé Amenhotep, le portier du dieu Amon), cette tombe se compose d’un hall transversal et de chambres secondaires inachevées. « La tombe a été pillée et quelques inscriptions murales ont été grattées par des voleurs », précise Al-Damati.

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Une statue saisie par la police à Sohag

La moitié d’une statue antique a été saisie par la police de tourisme et des antiquités de la ville d’Akhmim, dans le gouvernorat de Sohag, en Haute-Egypte. Ce fragment de statue est celui d’une femme assise de 140 cm de hauteur et 56 cm de largeur.

Gamal Abdel-Nasser, directeur général de la zone archéologique à Sohag, précise « qu’une partie des jambes et des cuisses de la femme apparaît sur le côté gauche de la statue. De même, apparaissent quatre lignes verticales en hiéroglyphes montrant les titres du roi Ramsès II. Les procédures de nettoyage de la statue et des études de textes sont actuellement en cours » .

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Une maison de repos de Thoutmosis II découverte à l’est du Canal de Suez
Une nouvelle maison de repos appartenant au roi Thoutmosis II (1491-1479 av. J.-C.), 4e pharaon de la XVIIIe dynastie, a été mise au jour par la mission archéologique égyptienne opérant sur le site d’Al-Qantara Charq, à Tell-Habuwa, dans le gouvernorat d’Ismaïliya. Sur une superficie de 120 m2, elle est construite en brique crue. Plusieurs objets ont été trouvés à l’intérieur, tels que des poteries sur lesquelles sont gravés les noms du pharaon. Cette maison vient s’ajouter à deux autres déjà découvertes ces dernières années. La première appartient au roi Seti Ier, alors que la seconde est celle de Ramsès II.

Le ministre des Antiquités, Mamdouh Al-Damati, a demandé de modifier le trajet d’une nouvelle route pour éviter qu’elle ne traverse la ville antique de Tanis, la capitale de Ramsès II, célèbre pour ses trésors funéraires .

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