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Ludovic Ehrhat : Treima est un vrai cauchemar pour les trafiquants de biens culturels 

Nasma Réda, Lundi, 17 novembre 2014

3 questions à Ludovic Ehrhat, colonel de gendarmerie, chef de l’office central de lutte contre le trafic des biens culturels, et membre de la direction centrale de la police judiciaire en France.

Ludovic Ehrhat
Ludovic Ehrhat, colonel de gendarmerie, chef de l’office central de lutte contre le trafic des biens culturels, et membre de la direction centrale de la police judiciaire en France.

Al-Ahram Hebdo : Comment, selon vous, est-il possible de mettre fin au pillage des biens culturels en Egypte ?

Ludovic Ehrhat: Nous sou­haitons que les autorités égyp­tiennes partagent les meilleures méthodes appliquées actuelle­ment, pour trouver les meilleures solutions. Nous uti­lisons depuis des années en France un logiciel nommé Treima. Grâce à lui, la police peut identifier n’importe quelle pièce antique volée en la com­parant à des milliers d’autres similaires. Treima est un vrai cauchemar pour les marchands d’arts et les trafi­quants de biens culturels. C’est le seul logiciel permettant la comparaison d’un objet volé avec des milliers d’images enregis­trées partout dans le monde. Créé en 1995 et développé en 2005, Treima est considéré comme une nouvelle arme informatique validée par Interpol pouvant mettre un frein aux trafics illicites. Par exemple, si nous avons la photo des blocs volés de Saqqara, nous pouvons les intégrer à la base de données de Treima et ensuite à celle d’Interpol avec qui nous collaborons. Ce qui veut dire que cet objet ne pour­ra plus circuler ou être vendu dans d’autres pays. Les photos apparaîtront immédiatement sur les écrans, c’est une méthode déjà expérimen­tée et elle fonctionne très bien.

— Comment allez-vous partager ce système et former les personnes l’utilisant ?

— Nous en sommes vraiment au début. Nous espérons accueillir des policiers égyptiens qui nous aideront et partageront avec nous leurs expériences. Je souhaite que ces officiers puis­sent venir en France et nous montrer leurs com­pétences et savoir, parce qu’à Paris, nous n’avons pas de grand nombre d’égyptologues pouvant distinguer les vraies pièces des répliques.

— Mais ce rapprochement avec l’Egypte pour maîtriser les trafics de ces pièces antiques dans le reste du monde est-il suffisant ?

— Avant ce colloque, l’Egypte a conclu avec d’autres pays des partenariats dans le domaine de la protection des monuments et des biens cultu­rels égyptiens. Il y a une véritable volonté de la part des autorités égyptiennes de récupérer leurs trésors et de nouer de nombreux partenariats non seulement en Europe, mais aussi en Amérique, afin de pouvoir protéger leur patrimoine.

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