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Les secrets de Djebel Al-Sahaba

Doaa Elhami, Lundi, 01 septembre 2014

Cette région de Haute-Egypte est connue pour ses cimetières préhistoriques. Plusieurs squelettes appartenant à la communauté de Qatan (13000 à 12000 av. J.-C.) y ontété découverts.

Les secrets de Djebel Al-Sahaba
Squelettes de Djebel Al-Sahaba exposés avec des débris de flèches.

Dressée sur la rive est du Nil dans la Nubie égyptienne, la région de Djebel Al-Sahaba est connue pour ses cimetières datant probablement de 13 650 à 12 650 ans av. J.-C. Ces cimetières ont été mis à jour au cours de la campagne internationale de sauvegarde des monuments de la Nubie, par l’archéologue américain Fred Wendorf en 1964. « Plusieurs squelettes ont été trouvés dans ces cimetières qui appartiennent à une communauté qui vivait en Nubie, nommée

Qatan », explique Fékri Hassan, professeur d’archéologie au Collège de Londres. Selon lui, les tombes étaient des fosses de forme ovale, couvertes d’une dalle de calcaire, avec de petits monticules de terre ajoutés dessus. « Ces cimetières sont les plus anciens se caractérisant par une architecture bien planifiée et bien structurée », retrace le site officiel du British Museum.

Chasse, pêche et vie sociale

Ce groupe de squelettes a été soumis à des radiographies minutieuses en 2006. Ces individus jouissaient en fait d’une excellente santé. Mais le plus surprenant est que 40 % des défunts avaient des traces de coups sur leurs squelettes ainsi que, pour certains d’entre eux, de lacération et d’autres blessures diverses. Le nombre élevé de victimes, et la présence de femmes et d’enfants parmi elles, a invité les experts en archéologie à émettre l’hypothèse que ces personnes aient été exposées à une sorte de violence collective. Ce qui semble conforter cette hypothèse c’est la présence jusqu’à huit dépouilles dans une même sépulture, la mise en terre de chacune ayant eu lieu au même moment. Cette interprétation ne convainc pas entièrement le professeur Hassan. « Pourquoi suppose-t-on que toutes les victimes soient décédées dans le même laps de temps ? », se demande-t-il étonné. Selon lui, la zone où vivait la communauté de Qatan, dite le site 117 en Nubie, a été envahie par la neige entre 13400 et 11000 av.J.-C. Ce climat a permis l’installation de communautés vivant de la pêche et de la chasse. Ces groupes vivaient au sein de villages et avaient bâti des cimetières. « Ils avaient des croyances religieuses et construisaient des tombeaux élaborés. Les cornes de vaches trouvées sur certaines sépultures indiquent probablement l’existence de relations sociales », explique le professeur. Et de conclure :« Les traces de blessures sur certaines dépouilles laissent à penser qu’il y avait des querelles entre les villages »

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