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Sur les traces de Tjenet-Akhet

Nasma Réda, Mercredi, 28 mai 2014

Trois sarcophages, datant de la troisième période intérimaire, ont été découverts cette semaine par la mission française dans la région de Saqqara.

Saqara decouverte

La Mission Archéologique Française de Bubasteion (MAFB), dirigée par Alain Zivie, a découvert un sarcophage datant de la troisième période intermédiaire (XXIIe-XXVe dynasties) dans la région de Saqqara. « En réalité, il s’agit de trois sarcophages en bois, l’un à l’intérieur de l’autre, tous décorés. Le moyen et le petit sont en très bon état de conservation », a annoncé Zivie. Et d’ajouter: « Ce sarcophage est celui de Tjenet-Akhet ou Tchéntakhet et non pas Taakhet comme on l’avait lu au moment de la découverte, avant que l’objet n’ait été nettoyé et placé dans de meilleures conditions d’éclairage ». Les inscriptions qui donnent le nom et le titre de la défunte sont gravées sur le second cercueil (le cercueil intermédiaire). Elles montrent que celui-ci appartient à une chanteuse dans une chorale sacrée.

Selon, Eva Liptay, directrice du département égyptien au Musée des beaux-arts de Budapest, qui est venue spécialement afin d’examiner ces sarcophages. « Le second cercueil a des décorations exceptionnelles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. On a remarqué, lors des premiers jours de travail, que ces décorations ont été peintes en bleu. En plus, on a trouvé plusieurs icônes montrant des dieux protégeant le cercueil en compagnie d’une dame. Nous pouvons également voir le visage de la dame qui apparaît sur ce cercueil », précise-t-il.

Saqara decouverte

C’est dans le sarcophage moyen que la mission a trouvé des objets funéraires, un appui-tête et une boîte en bois incrustée d’ivoire, dont les dimensions sont de 13x10x16 cm. Le sarcophage contenait des objets de toilette: « Il y a par exemple une cuillère en forme d’un cerf de 14x4cm et un tube cylindrique de khôl de 3x3 cm, l’équivalent du crayon moderne pour les yeux, ainsi que plusieurs amulettes dont le fameux oeil d’Horus et des perles en faïence. Les archéologues ont également constaté la perfection des constructeurs de ces sarcophages qui ont recouvert le dernier cercueil avec des guirlandes de feuilles et de fleurs », explique Alaa Al-Chahat, directeur général du site de Saqqara. D’après le directeur de la mission, un autre chevet se trouvait parmi les débris du cercueil extérieur (le premier). Il ajoute: « les fragments du premier cercueil (extérieur) ne semblent pas être décorés ».

Les décorations qui figurent sur le deuxième sarcophage représentent les traits du visage de Tjenet-Akhet. Il est probable que le plus petit sarcophage qui n’a pas encore été ouvert renferme « la momie », selon Al-Chahat.

En fait, les tombes des grands dignitaires du Nouvel Empire apportent des éléments nouveaux et essentiels à la connaissance de Memphis et de l’Egypte à cette époque de l’histoire pharaonique. Leur décor et leur aménagement se révèlent souvent remarquables. De plus, elles peuvent encore contenir un matériel funéraire exceptionnel. « C’est vraiment intéressant de voir autant de différentes icônes et de belles décorations en un seul cercueil », déclare M. Leptay.

Ali Al-Asfar, chef du département des antiquités égyptiennes au ministère des Antiquités, affirme: « Plus importantes seront les études menées actuellement par les membres de la mission pour savoir pourquoi les sarcophages de cette chanteuse sont situés à l’intérieur de la tombe de Maïa à Saqqara ».

C’est en 1996 que l’équipe de la mission d’archéologie française au Bubasteion avait mis au jour, dans la nécropole de Saqqara, cette tombe datant de la XVIIIe dynastie, ayant appartenu à une dame de la cour d’Akhenaton, nommée Maïa. « C’est une découverte importante parce qu’à Saqqara on n’a jamais trouvé de sarcophages pareils », souligne Leptay. « Je pense que les études dureront six mois ou un an au maximum. Les résultats seront éblouissants ».

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