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Les murailles de Tell Al-Kedwa refont surface

Doaa Elhami, Mardi, 21 mai 2019

Les vestiges d’une imposante forteresse militaire ont été découverts, la semaine dernière, à Tell Al-Kedwa, au Sinaï du Nord. C’était l’unique site qui contrôlait les frontières est de l’Egypte sous la XXVIe dynastie, d’où son importance.

Les murailles de Tell Al-Kedwa refont surface
Vue générale du site au cours des fouilles. (Photo : ministère des Antiquités)

Non loin du Canal de Suez, à 16 km à l’est plus précisément, se trouve le site archéologique de Tell Al-Kedwa, témoin de l’architecture militaire de la XXVIe dynastie (663-525 av. J.-C.), connue sous « l’époque saïte ».

Une mission égyptienne y a dévoilé, la semaine dernière, les vestiges d’une forteresse construite en briques crues. « Les restes des tours des coins nord-est et sud-est ainsi que l’extension de la muraille sud d’une forteresse ont été découverts », a annoncé Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA). L’extension mise à jour atteint 85 mètres de long, une taille qui pourrait encore évoluer selon les prochaines trouvailles.

Les murailles de Tell Al-Kedwa refont surface
Pointes de flèches dégagées du site. (Photo : ministère des Antiquités)

Il s’agit d’une forteresse en forme carrée, de 200 m x 200 m, qui a été consolidée par 4 tours dressées dans les quatre coins. Lors des travaux de la mission, l'une des entrées de l’édifice de défense a aussi été découverte dans la partie nord-est du site. « C’est l’une des portes latérales », explique Hicham Hussein, directeur général des antiquités égyptiennes du Nord du Sinaï, ajoutant qu’« à droite de cette porte ont été trouvées les fondations d’une pièce qui, probablement, servait de chambre de garde, et depuis cette pièce, l’entrée et la sortie de ce côté de la forteresse étaient contrôlées ».

Les membres de la mission ont aussi trouvé une amulette en faïence sur laquelle est inscrit le nom du bâtisseur de la forteresse, le roi Psammétique Ier (664-610 av. J.-C.) qui est aussi le fondateur de la XXVIe dynastie.

En outre, de grands fours cylindriques, dont le diamètre du plus grand dépasse les 1,50 mètre, ont été révélés. « Ils étaient utilisés pour fondre les métaux, qui servaient dans la fabrication des armes, comme le cuivre et le bronze. Ce qui explique l’épaisse couche de cendre qui couvre le site », explique Hicham Hussein. Y ont été trouvées aussi des pointes de flèche de cuivre, qui auraient pu être fabriquées à cette époque sur le site. Selon le directeur, les couches de cendres qui couvrent le site ont inspiré les bédouins de la région pour nommer ce site « Tell Al-Kedwa » qui signifie « une chose enflammée ».

D’après Hicham Hussein, la forteresse reflète l’architecture militaire de l’époque de la XXVIe dynastie. Les murailles font jusqu’à 10 mètres d’épaisseur. Et celles, côté nord, sont, en plus, consolidées avec des piliers internes et externes. Ce type architectural est privé de tout luxe, contrairement aux gigantesques bâtiments du Nouvel Empire (1540-1080 av. J.-C.). « Les documents retracent que la forteresse de Tell Al-Kedwa était la seule à contrôler l’entrée et la sortie des frontières égyptiennes pendant la XXVIe dynastie. Ce qui explique pourquoi elle était si imposante, car c’était l’unique endroit pour sécuriser les limites-est du pays contre les diverses invasions des ennemis », explique le directeur Hicham Hussein, assurant que cette forteresse a été fortement attaquée pendant la moitié de la XXVIe dynastie et ses murs ont été détruits. A la fin de cette époque, une autre citadelle a été dressée sur les vestiges de celle de Psammétique Ier.Celle-ci a été découverte par l’Université Ben Gurion pendant l’occupation israélienne du Sinaï. « Bien que la superficie de cette citadelle soit plus petite, ses murailles sont plus épaisses, leurs largeurs atteignant 11 mètres. Et elle possède 16 tours », souligne Nadia Khedr, directrice générale du département central des monuments de la Basse-Egypte.

Les travaux de fouille continuent toujours sur le site pour dégager le reste des vestiges de la forteresse, car les égyptologues estiment que le site dissimule encore des trésors et des secrets à dévoiler dans les prochaines saisons de fouille.

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