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Kaires se révèle à Aboussir

Nasma Réda, Mardi, 04 décembre 2018

Le complexe funéraire d'un haut fonctionnaire de la Ve dynastie a été mis au jour dans la région d’Aboussir par les archéologues tchèques. Une découverte qui coïncide avec les 60 ans de l’Institut tchèque d’égyptologie.

Kaires se révèle à Aboussir
Les travaux de la mission tchèque se déroulent d'arrache-pied. (Photo : Institut tchèque d'égyptologie)

La mission archéologique tchèque de la faculté des lettres de l’Université Charles de Prague a mis au jour le complexe funéraire de Kaires sur un des sites de la nécropole d’Aboussir. Kaires était un prêtre sous le règne des rois Niouserrê et Neferirkarê de la Ve dynastie (2465 à 2325 av. J.-C.). Ce complexe s’étend sur plus de 500 m2 et comprend, en plus de sa tombe, plusieurs autres salles dédiées à d’autres prêtres et des espaces consacrées aux rituels funéraires.

Kaires se révèle à Aboussir
L'entrée de la chapelle de la tombe de Kaires. (Photo : Institut tchèque d'égyptologie)

La mission a découvert à l’intérieur de la tombe un sarcophage en calcaire et une statue de Kaires en granit rose cassée en deux parties. Elle représente le prêtre assis, portant un pagne et une perruque frisée. Les pagnes étaient beaucoup utilisés à l’époque par les hommes des classes supérieures. Quelques couleurs y sont encore visibles, ainsi que le nom du propriétaire.

Une statue dans la chambre funéraire, une première

Kaires se révèle à Aboussir
Statue de Kaires assis. (Photo : Institut tchèque d'égyptologie)

La découverte de cette statue met fin à un long débat. « Jusqu’à maintenant, les archéologues ne savaient pas si les Egyptiens de l’Ancien Empire déposaient des statues dans les chambres funéraires. Cette découverte est venue répondre à cette énigme », explique Khaled Okacha, directeur de l’Administration centrale du Caire et de Guiza au ministère des Antiquités, ajoutant que la chapelle de la tombe est unique d’un point de vue architectural. « L’utilisation de basalte dans le pavement de la chapelle prouve que le propriétaire était un haut personnage de la cour royale », reprend Khaled Okacha. La fausse porte de la tombe conserve toujours les titres du propriétaire, ceux de « superviseur du palais royal », de « seul ami du roi », de « gardien du secret », « prêtre de la déesse Hathor », « administrateur des deux trônes » (le sud et le nord de l’Egypte) et d’autres titres encore. Bien que la chambre funéraire de Kaires ait été volée dans l’antiquité, le sarcophage en calcaire est bien préservé. « Les voleurs cherchaient surtout les bijoux qu’emportaient les défunts dans leurs sarcophages », explique Miroslav Barta, chef de la mission tchèque.

Kaires se révèle à Aboussir
Chambre funéraire après son nettoyage. (Photo : Institut tchèque d'égyptologie)

Le processus de construction de la chambre funéraire est aussi unique. « Celle-ci a d’abord été construite dans une fosse à ciel ouvert, puis une fois le sarcophage déposé, le plafond a été bâti avec des blocs en calcaire, pesant chacun au moins de 8 à 9 tonnes », dit Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités. « Cette découverte, faite deux semaines après le début de cette mission archéologique, ne constitue qu’une étape du travail des archéologues tchèques. Leurs fouilles au même endroit dureront encore deux à trois semaines et révèleront certainement de nouvelles surprises », conclut Waziri.

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