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Une découverte énigmatique dans un musée

Doaa Elhami, Mardi, 24 juillet 2018

L’été a été jusqu’à présent très fructueux pour les archéologues. Focus sur quelques découvertes faites pendant la première quinzaine de juillet à Minya, Alexandrie et Daqahliya.

Une découverte énigmatique dans un musée
Un tas de poteries attend les analyses minutieuses. (Photo : Ministère des Antiquités)

Plus de 500 poteries et fragments de poteries de diverses tailles et formes ainsi que des os humains ont été récemment découverts dans le jardin muséologique — le patio — du musée gréco-romain d’Alexandrie, l’un des plus anciens musées d’Egypte et dont le bâtiment est inscrit sur la liste des monuments islamiques. « Il s’agit d’une cachette archéologique qui a été mise au jour au cours des travaux de réaménagement du musée et de son enceinte, effectués par l’Organisme d’ingénierie de l’armée égyptienne sous la supervision du département archéologique du ministère égyptien des Antiquités », indique le directeur général des monuments islamiques, coptes et juifs des gouvernorats d’Alexandrie et de Matrouh, Mohamad Metwalli.

Selon les termes de Metwalli, il s’agit plutôt d’une redécouverte que d’une découverte. « Les pièces découvertes ont été trouvées entassées avec précaution dans le jardin du musée. Peut-être qu’elles ont été enterrées pendant la Deuxième Guerre mondiale par l’archéologue français Alain Raw. Cette considérable quantité de poterie n’avait été ni étudiée, ni classifiée, ni enregistrée. Les pièces, bien qu’elles soient redécouvertes, représentent pour les archéologues un trésor inédit à analyser, à étudier et à restaurer », explique le directeur.

Epoques et utilisations variées

Les objets mis au jour datent de diverses époques, partant de la préhistoire et jusqu’à la fin de l’ère islamique, en passant par les différentes époques de l’Egypte Ancienne, gréco-romaine, byzantine et copte. Selon le directeur, elles varient aussi dans leur fonction. Tandis que certaines des poteries étaient utilisées pour la conservation d’huiles, d’autres servaient d’ustensiles de cuisine et celles d’un troisième groupe ressemblent à des encensoirs et à des flacons de parfum. « Parmi les pièces découvertes les plus impressionnantes, on trouve des hydra, qui servaient à conserver les cendres des défunts », explique la directrice du Département central des monuments gréco-romains d’Alexandrie et de la péninsule du Sinaï, Nadia Khedr. Parmi les plus belles pièces trouvées figurent des fragments de poteries colorés et décorés de motifs géométriques et botaniques.

« Cette découverte en est encore à sa première étape. Le terrain est vaste et n’a pas encore été complètement travaillé. Certainement, le jardin muséologique nous offrira d’autres objets impressionnants », souligne le directeur.

Les poteries et les fragments dégagés ont été envoyés au laboratoire archéologique de l’amphithéâtre gréco-romain pour être étudiés et restaurés. Beaucoup de questions se posent quant à la place d’origine de ces objets, leur âge, les circonstances de leur découverte et, surtout, la raison de leur conservation dans le patio du musée gréco-romain sans qu’elles ne soient enregistrées. « Il faut prendre en considération que le musée a été conçu en vue d’être un musée consacré à la période gréco-romaine seulement. Il est donc étrange de trouver tous ces objets dans le patio », souligne le directeur.

Quant aux os trouvés, ils seront soumis à des analyses anthropologiques pour être classifiés et datés. Metwalli espère bien résoudre l’énigme de cette « cachette » et combler quelques lacunes de l’histoire égyptienne .

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