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Sekhmet se révèle à Louqsor

Nasma Réda, Mardi, 12 décembre 2017

Plusieurs découvertes importantes ont été révélées cette semaine à Assouan, Louqsor et Daqahliya. Focus.

Sekhmet se révèle à Louqsor
Les ouvriers en train de dessabler la statue de Sekhmet. (Photo : ministère des Antiquités)

Encore une fois, le site archéologique de Kom Al- Hitane, sur la rive ouest de Louqsor, livre ses merveilles. 27 nouvelles statues de la déesse Sekhmet sculptées en granite noir ont été mises au jour par la mission archéologique égyptoeuropéenne, opérant sur le site depuis presque 20 ans. « L’état de préservation de ces statues est variable », souligne Hourig Sourirzian, directrice de la mission. Certaines statues trouvées dans les couches supérieures du sol sont en bon état. Cette découverte a eu lieu lors des travaux d’excavation au temple des millions d’années d’Amenhotep III de la XVIIIe dynastie, qui régna de 1392 à 1355 av. J-C.

Ces fouilles ont commencé le 7 novembre dernier et se sont poursuivies jusqu’à la fin du mois dans le cadre du projet de restauration des colosses de Memnon et du temple d’Amenothep III, remontant au Nouvel Empire (1552 à 1080 av. J-C.). « Ces statues ont alors été déplacées au labo de conservation pour être restaurées, étudiées et conservées jusqu’à la fin des travaux de fouilles du temple où elles seront placées à leurs endroits d’origine », précise Sourouzian qui croit que les Sekhmets ont pu être alignées le long des murs du péristyle du tribunal. D’après elle, il y a au total 287 statues depuis le début des fouilles en 1998, qui servaient non seulement à protéger le souverain du mal et à guérir les maladies, mais aussi à repousser les ennemis par la puissance dévastatrice de la déesse Sekhmet. « Dans la mythologie égyptienne, Sekhmet était la fille du dieu soleil Rê et était aussi connue pour ses pouvoirs de guérison. En outre, elle faisait partie de la triade- Saint de Memphis », déclare Fathi Yassin, directeur des antiquités de la rive ouest de Louqsor.

« Sekhmet était découverte assise sur son trône, tenant le symbole de la vie dans sa main gauche, ou debout et tenant le sceptre de papyrus devant sa poitrine », a indiqué Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités. Selon lui, les statues mesurent parfois jusqu’à deux mètres de haut.

Selon le directeur du secteur des antiquités au ministère, Aymane Al- Achmawy, ces statues sont exceptionnelles et d’une grande qualité artistique, scientifique et archéologique.

« Il est vraiment étonnant de trouver ce grand nombre de statues en bon état de conservation, surtout que le temple des millions d’années a été gravement touché et détruit par un tremblement de terre 150 ans après sa construction », conclut-il.

Actuellement, la mission poursuit son travail sur les 2e et 3e pylônes et sur la grande cour solaire du temple. Le fond du temple, le sanctuaire, longtemps délaissé, sera la prochaine grande étape de fouilles accomplie par la mission. « Ce secteur est assez mal connu », indique les archéologues l

Vestiges ptolémaïques à Daqahliya

Au cours d’une recherche archéologique au nord-est du Delta du Nil, à 120 km du Caire, les vestiges d’un temple en calcaire construit au temps des Ptolémées viennent d’être découverts sur le site archéologique de la ville de Tamy Al-Amadid. La découverte est le fruit de travaux intensifs de topographie d’une mission archéologique égypto-américaine opérant sur ce chantier. « Cette mission continue cette année à fouiller la colline Est où elle a trouvé des vestiges d’un des murs de la chapelle, ainsi que les restes de la base et les piliers d’un temple qui remonte probablement au règne des Ptolémées », déclare Salem Al-Baghdadi, directeur général des antiquités au gouvernorat de Daqahliya. Selon lui, c’est à travers une équipe de géophysiciens qui ont constaté l’existence de fondations étranges sur le chantier de fouilles, que la mission a mis au jour une surface de 50 m de long et de 30 m de large. Ces vestiges viennent s’ajouter à une précédente découverte faite il y a quelques années et assurer ainsi la présence d’un grand temple dans cette région.

D’après Al-Baghdadi, « ce temple donnait, d’une part, sur l'une des branches du Nil, et de l’autre, sur la Méditerranée, où se trouvait éventuellement un grand port », dit-il, proposant d’entourer le chantier de fouilles archéologiques par un haut mur, de l’équiper de caméras de surveillance et de l’éclairer afin de le protéger de toute violation.

Il est à noter que Tamy Al-Amadid est une importante région archéologique qui renferme deux collines (Tell), dont Tell Tamy au sud et Tell Mandid au nord. Cette région était consacrée au culte osirien où les rois de la XXVIe dynastie (664-525 av. J.-C. dite période saïte) ont fondé de nombreux établissements religieux. Puis apparaît son rôle politique sous les Perses où elle est devenue une ville principale lors de la XXIXe dynastie (399-380 av. J.-C).

« Cette découverte va éclairer une nouvelle page de l’histoire de l’Egypte, surtout la partie nord-est », affirme Al-Baghdadi, ajoutant que la mission poursuit toujours ses travaux de fouilles et de nettoyage, pour tenter de connaître la raison d’un tel emplacement et analyser en détail tous les éléments architecturaux.

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