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Merveilles d’Egypte à la Bibliotheca Alexandrina

Samar Zarée, Mardi, 14 novembre 2017

Pour célébrer son 15e anniversaire, la Bibliothèque d’Alexandrie expose, du 16 octobre au 31 décembre, une collection d’antiquités égyptiennes. Tour d’horizon.

Merveilles d’Egypte à la Bibliotheca Alexandrina

Pour fêter les 15 ans de la Bibliotheca Alexandrina, le Musée des antiquités de la bibliothèque expose, du 16 octobre au 31 décembre, ses pièces les plus remarquables, couvrant une période qui s’étend de l’époque pharaonique aux périodes copte et islamique, en passant par l’époque grécoromaine. L’exposition comprend plusieurs dizaines de pièces qui retracent différents aspects de la civilisation égyptienne. Dans la grande salle du musée se dresse la statue-cube du grand prêtre Djed-Khonsou-Louef-Ankh du Nouvel Empire, découverte au temple de Karnak à Louqsor. Elle représente Djed-Khonsou accroupi sur un socle, avec des inscriptions hiéroglyphiques racontant sa biographie. Il a les bras croisés posés sur ses genoux, qui sont serrés contre sa poitrine, et son corps est entièrement recouvert d’un manteau qui dissimule ses membres. « Ce type de statue était placé dans les cours des temples, à proximité de la divinité. Il est apparu au Moyen Empire, puis s’est largement diffusé au Nouvel Empire et aux époques tardives », explique Hussein Abdel-Sabour, directeur du musée.

Selon Abdel-Sabour, l’une des pièces les plus importantes exposées est la « stèle magique » en calcaire du dieu Horus. Ce dernier est représenté sous la forme d’un enfant nu se tenant debout sur des crocodiles et aux prises avec des scorpions, des serpents et un lion.

Au-dessus de la scène se trouve le dieu protecteur Bès. « A l’époque tardive, on considérait que cette stèle possédait des vertus protectrices et on la plaçait dans les maisons pour guérir les malades », indique Abdel-Sabour. Parmi les pièces exposées figure aussi une autre stèle, en marbre, datant de 217-204 av. J.-C. (époque ptolémaïque). C’est une stèle votive avec le nom d’Archipolis, fils de Cosmos. Elle porte des inscriptions en grec ancien dédiées au dieu Sérapis et à la déesse Isis.

Arts copte et islamique

Représenté par différentes sculptures en bois et en pierre, des textiles et des peintures murales, en plus d’un porte-Bible en bois datant du XVIe siècle et orné de lettres coptes, de croix et d’inscriptions en arabe, l’art copte occupe une place de choix dans l’exposition. Sans oublier les célèbres icônes qui le caractérisent. « Les icônes, qui ont pris naissance en Orient aux IVe et Ve siècles, sont des images religieuses sacrées sur bois, accrochées aux murs des monastères, des chapelles et parfois des maisons. Nous avons ici l'une des plus belles icônes de l’ère copte, peinte par l’Arménien Ibrahim Johanna en 1748 dans des couleurs très vives. Elle représente Jésus-Christ — entouré des quatre évangélistes apparaissant sous forme symbolique —, tenant dans sa main gauche un parchemin sur lequel est inscrit un verset de la Bible », indique Abdel-Sabour.

Les moucharabiehs constituant un élément caractéristique de la période islamique, la section de l’exposition consacrée à cette dernière comprend notamment un moucharabieh datant de l’époque mamelouke, avec de beaux motifs géométriques, de même qu’une lanterne en verre décorée provenant de la mosquée de Sultan Hassan. Enfin, elle renferme un beau panneau en marbre remontant à l’époque ottomane.

Le Musée des antiquités en bref

Les autorités égyptiennes ont décidé de créer un Musée des antiquités au sein du complexe culturel de la Bibliotheca Alexandrina (BA), afin d’exposer les objets datant des époques hellénistique, romaine et byzantine découverts sur le site de l’ancienne bibliothèque lors des travaux de construction de la nouvelle. Ouvert fin 2002 avec plus de 1 100 pièces, il propose au public, en plus des objets cités plus haut, des pièces repêchées en 2000 à proximité du port est d’Alexandrie et de la baie d’Abou-Qir. « Le Musée des antiquités de la BA est l’un des rares musées au monde à exposer des pièces archéologiques à l’endroit même où elles ont été découvertes. On peut notamment y voir des mosaïques ayant fait partie du sol de l’ancienne bibliothèque », explique Hussein Abdel-Sabour, directeur du musée.

Comportant une riche base de données, le site Internet du musée donne accès aux différentes sections et collections en arabe, en anglais et en français. L’internaute y trouve une présentation détaillée, mais simple des plus importantes pièces exposées au musée et peut également faire une visite virtuelle des salles. Aménagé selon les techniques d’exposition et de décoration les plus sophistiquées, le Musée des antiquités organise en outre diverses activités visant à approfondir les connaissances des visiteurs en matière de civilisation égyptienne.

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