Politique.
L’une de nos fidèles lectrices lance un message
au nouveau président de la République.
A Monsieur le président
Le président élu de l’Egypte pour les prochaines quatre
années est Mohamad Morsi,
candidat des Frères musulmans. Toutes mes félicitations
au nouveau président.
Lorsque j’ai appris cette nouvelle, j’étais choquée,
parce que je n’ai jamais imaginé qu’après la révolution
nous aurions un président appartenant aux Frères
musulmans ou de tendance islamiste. Tout simplement
parce qu’avec le déclenchement de la révolution, et
pendant que les jeunes étaient à la place
Tahrir en train de faire
face à la mort, les Frères musulmans et les islamistes
en général ont essayé de persuader le peuple que Dieu
n’aime pas ceux qui se révoltent contre le gouverneur.
Ce sont eux qui avaient accusé les jeunes
révolutionnaires de drogués et de
baltaguis.
Etant croyante, je sais très bien que ce qu’ils disent
n’a pas de sens dans l’islam, car l’islam que je connais
est une religion qui invite les gens à la tolérance, à
la paix, à l’honnêteté et à toutes les valeurs humaines
connues. Le problème est que le président se dit Frère
musulman. Il est allé même jusqu’à promettre la
libération du cheikh Omar Abdel-Rahmane,
incarcéré aux Etats-Unis pour terrorisme. Il n’est pas
besoin de vous rappeler que c’est grâce aux « fatwas »
de ce dernier que le penseur et célèbre écrivain
Farag
Fouda a été assassiné par les
djihadistes.
Un dernier mot au président : M.
Morsi, vous devez être sûr que le poste que vous
occupez a besoin d’une certaine sagesse politique et
sociale. J’ai l’impression que vous voulez vous attirer
l’enthousiasme du peuple à la manière du défunt
Abdel-Nasser. Malheureusement, ce n’est plus le cas.
Je vous prie de cesser ces déclarations qui ne sont que
des mots. Les actes importent plus. Faites la
construction d’une Egypte juste et tolérée. Je pense
qu’avant de penser au terroriste Omar Abdel-Rahmane,
il vaut mieux venir en aide à l’activiste Al-Guizawi,
avant qu’il ne soit trop tard.
Nadia Youssef,
Le Caire.
L'heure du choix
Tout d’abord, je voudrais remercier l’équipe d’Al-Ahram
Hebdo pour ses efforts fournis à suivre les
événements locaux et mondiaux. Permettez-moi d’exprimer
le sentiment d’un Egyptien qui a vécu un moment
historique dans l’histoire de son pays comme la victoire
de 1973. Je voudrais remercier le Conseil suprême des
forces armées qui a pu réaliser ce qu’il a promis en
organisant des élections transparentes.
Deux candidats, deux tendances s’opposent entre islam
politique et gouvernement civil. Mohamad
Morsi a gagné avec 51,7 %
contre Ahmad Chafiq. Les
Egyptiens se sont rendus aux urnes pour la première fois
pour une élection présidentielle libre.
Une expérience historique et sans précédent que tous les
Egyptiens doivent prendre en considération pour
l’avenir. D’autres élections auront lieu dans 4 ans. La
démocratie se fraye une voie en Egypte.
Mohamed Hassan Galal,
Damiette.
L'Egypte doit avancer
Comme beaucoup d’Egyptiens, je voudrais exprimer mon
souhait de voir mon pays progresser doucement mais
sûrement. Maintenant que l’élection présidentielle est
terminée, j’espère que la situation s’améliorera.
Puis, je voudrais savoir pourquoi certains citoyens sont
encore en sit-in place Tahrir ?
Est-ce que nous voulons rester au point mort ? Pourquoi
ne pas cesser cette façon facile de refuser ?
J’espère que tout le monde pourra un jour mesurer
l’importance pour l’Egypte de se ressaisir et faire ses
premiers pas. Je parle ici bien sûr des premiers pas
d’une avancée économique. Alors aidons-nous les uns et
les autres à remettre notre grand pays sur pied.
Ahmad Hassan,
Le Caire.
Le Copte et le président
Tout d’abord, permettez-moi de féliciter toute l’équipe
d’Al-Ahram Hebdo pour
ses efforts fournis afin que nous puissions lire de si
bons articles. Ensuite, je souhaite exprimer mon
admiration pour l’article intitulé « Les coptes et le
nouveau président », écrit par
Sameh Fawzi dans la
page Opinion du dernier numéro d’Al-Ahram
Hebdo nº 929. Je pense que l’auteur a entièrement
raison : « Pour mieux traiter avec la question copte,
Dr Mohamad Morsi
est appelé à aller au-delà des apaisements verbaux. Il
est impératif que cela soit fait sur la base de la
citoyenneté. En d’autres termes, il faut que la relation
des coptes avec l’Etat soit régularisée par des lois et
des politiques déterminées dans tous les domaines ».
Je pense que les coptes n’attendent du nouveau
président ni des promesses ni des paroles, mais de
véritables actes. Les coptes veulent se sentir
réellement partie intégrante de la société égyptienne
dans tous les sens du terme. Les coptes doivent être
placés dans des postes importants tout comme leurs
frères musulmans. Ils ne doivent être privés de rien.
Tamer
Hussein,
Le Caire.
Mettons-nous à produire
Il est temps de se mettre à produire et de travailler
pour que le pays puisse se rétablir. Assez de
manifestations et de contestations sur les places et
dans les rues. Beaucoup d’Egyptiens sont d’accord pour
manifester leur mécontentement. Mais il en existe
beaucoup d’autres qui en ont assez de ces manifestations
qui les empêchent de vivre normalement. Ramadan approche
et nous voulons que les choses se calment un petit peu.
Trop d’obstacles et d’embouteillages que nous devons
absolument éliminer par tous les moyens. Nous devons
tous contribuer à tout nettoyer et préparer notre
avenir.
Mina Chaker,
Le Caire.
Cette transparence qui nous manque
« Cela fait quelques semaines qu’on n’a pas annoncé
la mort de Moubarak, peut-être devons-nous nous rassurer
sur sa santé ». J’avais lu ce commentaire sur
Facebook écrit par
l’une de mes amies, suite à l’annonce de la mort
clinique de Moubarak, avant qu’elle ne soit niée
quelques heures après. En fait, ce commentaire reflète
l’état de méfiance que porte le peuple vis-à-vis des
déclarations de l’Etat.
En fait, plusieurs croient que tout ce qui est déclaré
est faux et que cela, la plupart du temps, ne vise qu’à
manipuler l’opinion publique pour un objectif au service
de l’Etat. En d’autres termes, dans le cas de Moubarak,
l’Etat voulait susciter la sympathie du peuple afin de
modifier le verdict de la justice contre Moubarak, ou
même de le relâcher.
Dans les Etats européens et civilisés, les nouvelles
concernant la santé du président, sa fortune, son
salaire et ses dépenses effectuées durant son mandant
sont toujours clairement publiées et connues par tout le
monde. Ce ne sont plus des secrets militaires comme
c’est le cas chez nous.
Malheureusement, il apparaît que cette attitude sera
reconduite même après l’élection du nouveau président.
Nous rêvons tous d’un nouvel esprit de transparence qui
caractérise la vie politique en Egypte, mais
probablement cela ne sera pas réalisé dans un proche
avenir.
Abdallah
Ahmad,
Le Caire.