Lorsque
l’on évoque Bab Al-Maghareba (la porte d’Al-Maghareba),
c’est toute l’histoire de Jésuralem qui nous vient à
l’esprit. La porte d’Al-Maghareba, d’une architecture
arabo-musulmane, se dresse dans un lieu sacré, à proximité
du troisième lieu saint de l’islam : la mosquée Al-Aqsa.
Ce
vestige vieux de plus de 8 siècles a été reconstruit en 713
de l’hégire (1313) sous le règne du sultan Al-Nasser Mohamad
Ibn Qalaoun. La porte a pris le nom d’Al-Maghareba (de
Maghreb) car les pèlerins marocains se rendant à Al-Aqsa
passaient autrefois par cette porte. Elle est aussi connue
sous les noms de Bab Haret Al-Maghareba, Bab Al-Boraq ou Bab
Al-Nabi.
Ce
monument, hautement symbolique, est aujourd’hui menacé de
destruction. L’Etat hébreu, sous prétexte de sécurité,
affirme vouloir démolir l’accès qui mène à la porte des
Marocains. Le 25 octobre dernier, l’architecte israélien de
la municipalité de l’occupation a déclaré que le pont
d’Al-Maghareba risquait de « tomber à chaque instant et de
prendre feu ». Il souhaite sa destruction dans un délai
maximum de 30 jours.
Cette
demande de l’architecte a reçu l’approbation officielle de
l’Etat hébreu : le pont sera détruit. Mais son exécution
attend le moment opportun. Israël veut éviter le
déclenchement d’une colère populaire en Palestine et dans
tout le monde arabe, comme cela avait eu lieu en février
2007. A cette époque, les autorités sionistes avaient
détruit une partie de l’accès à la mosquée. Les
protestations populaires, en Palestine occupée surtout,
avaient momentanément empêché la poursuite du projet.
« Sans
une intervention minutieuse et coordonnée pour la rénovation
de la porte d’Al-Maghareba et de ses alentours, les
conséquences risquent d’être lourdes. Il s’agit d’un lieu
saint », estime Soraya Ayouch, de l’institution
internationale Al-Qods.
«
L’occupant israélien touche ici à un bâtiment historique,
vieux de 8 siècles, dans la ville sainte d’Al-Qods. Toute
agression contre les accès à la mosquée est une agression
contre la mosquée elle-même. Le but de cette manœuvre est
d’effacer tout repère islamique et d’élargir la cour
avoisinant le Mur des lamentations », explique Akrema Sabri,
président du Comité islamique supérieur. Pour lui, ce projet
n’est qu’une provocation de plus des autorités israéliennes
après la volonté de détruire le cimetière musulman de
Mamillah pour y construire un musée de la « tolérance ».
« La
destruction de l’accès à la porte d’Al-Maghareba est une
violation des prérogatives du département des Waqfs
musulmans, responsable unique des affaires de la mosquée Al-Aqsa.
C’est une violation des résolutions internationales qui ne
reconnaissent pas la légitimité de l’occupation ou sa
souveraineté sur toute parcelle de la partie orientale
d’Al-Qods », affirme l’institution internationale Al-Qods.
Cette dernière a adressé un appel à tous les peuples arabes
et musulmans. En Egypte et en Jordanie, des associations se
mobilisent et préparent des marches massives en faveur
d’Al-Aqsa. Les autorités israéliennes risquent de mettre le
feu aux poudres si elles poursuivent le projet de
destruction d’Al-Maghareba. Le printemps arabe pourrait
rapidement changer la donne et mettre fin aux provocations
successives de l’Etat hébreu .
Amira
Samir
(avec agences)