Al-Ahram Hebdo, Voyages | La mémoire à nouveau menacée

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 Semaine du 14 au 20 décembre 2011, numéro 900

 

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Palestine . Les autorités israéliennes souhaitent détruire l’accès à la porte d’Al-Maghareba,chef-d’œuvre d’architecture mamelouke. Elles poursuivent ainsi leur volonté d’effacer progressivement les symboles historiques musulmans.

La mémoire à nouveau menacée

Lorsque l’on évoque Bab Al-Maghareba (la porte d’Al-Maghareba), c’est toute l’histoire de Jésuralem qui nous vient à l’esprit. La porte d’Al-Maghareba, d’une architecture arabo-musulmane, se dresse dans un lieu sacré, à proximité du troisième lieu saint de l’islam : la mosquée Al-Aqsa.

Ce vestige vieux de plus de 8 siècles a été reconstruit en 713 de l’hégire (1313) sous le règne du sultan Al-Nasser Mohamad Ibn Qalaoun. La porte a pris le nom d’Al-Maghareba (de Maghreb) car les pèlerins marocains se rendant à Al-Aqsa passaient autrefois par cette porte. Elle est aussi connue sous les noms de Bab Haret Al-Maghareba, Bab Al-Boraq ou Bab Al-Nabi.

Ce monument, hautement symbolique, est aujourd’hui menacé de destruction. L’Etat hébreu, sous prétexte de sécurité, affirme vouloir démolir l’accès qui mène à la porte des Marocains. Le 25 octobre dernier, l’architecte israélien de la municipalité de l’occupation a déclaré que le pont d’Al-Maghareba risquait de « tomber à chaque instant et de prendre feu ». Il souhaite sa destruction dans un délai maximum de 30 jours.

Cette demande de l’architecte a reçu l’approbation officielle de l’Etat hébreu : le pont sera détruit. Mais son exécution attend le moment opportun. Israël veut éviter le déclenchement d’une colère populaire en Palestine et dans tout le monde arabe, comme cela avait eu lieu en février 2007. A cette époque, les autorités sionistes avaient détruit une partie de l’accès à la mosquée. Les protestations populaires, en Palestine occupée surtout, avaient momentanément empêché la poursuite du projet.

« Sans une intervention minutieuse et coordonnée pour la rénovation de la porte d’Al-Maghareba et de ses alentours, les conséquences risquent d’être lourdes. Il s’agit d’un lieu saint », estime Soraya Ayouch, de l’institution internationale Al-Qods.

 

« L’occupant israélien touche ici à un bâtiment historique, vieux de 8 siècles, dans la ville sainte d’Al-Qods. Toute agression contre les accès à la mosquée est une agression contre la mosquée elle-même. Le but de cette manœuvre est d’effacer tout repère islamique et d’élargir la cour avoisinant le Mur des lamentations », explique Akrema Sabri, président du Comité islamique supérieur. Pour lui, ce projet n’est qu’une provocation de plus des autorités israéliennes après la volonté de détruire le cimetière musulman de Mamillah pour y construire un musée de la « tolérance ».

« La destruction de l’accès à la porte d’Al-Maghareba est une violation des prérogatives du département des Waqfs musulmans, responsable unique des affaires de la mosquée Al-Aqsa. C’est une violation des résolutions internationales qui ne reconnaissent pas la légitimité de l’occupation ou sa souveraineté sur toute parcelle de la partie orientale d’Al-Qods », affirme l’institution internationale Al-Qods. Cette dernière a adressé un appel à tous les peuples arabes et musulmans. En Egypte et en Jordanie, des associations se mobilisent et préparent des marches massives en faveur d’Al-Aqsa. Les autorités israéliennes risquent de mettre le feu aux poudres si elles poursuivent le projet de destruction d’Al-Maghareba. Le printemps arabe pourrait rapidement changer la donne et mettre fin aux provocations successives de l’Etat hébreu .

Amira Samir
(avec agences)

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40 ans d’agression

Les menaces israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa se multiplient et prennent une allure quasi quotidienne. Retour sur les moments les plus critiques.

Les menaces israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa ne datent pas d’aujourd’hui. Dès le début des années 1970, les autorités israéliennes entament des fouilles le long de la muraille ouest extérieure du rempart de la mosquée Al-Aqsa. Ces fouilles provoquent des fissures dans plusieurs monuments et édifices islamiques attenant à la muraille ouest, dans les zones de Bab Al-Silsila (porte de la chaîne), Bab Al-Qattanine (porte des cotonniers), Bab Al-Hadid (porte du fer), qui remontent respectivement aux ères mamelouke, ayyoubide et turque.

Quelques années plus tard, en 1984, les fouilles provoquent l’écroulement du perron menant aux bureaux de la section des Waqfs islamiques à l’entrée du Conseil. Et en 1988, c’est le passage conduisant à Bab Al-Ghawanmeh qui est l’objet d’un affaissement.

En 1996, les autorités d’occupation israéliennes ouvrent une issue pour le tunnel au dessous de l’école d’Al-Omariya sur le passage Al-Morabitine, au nord de la mosquée Al-Aqsa. Ce tunnel, qui débute à Bab Al-Maghareba, s’étend le long de la muraille ouest du rempart d’Al-Aqsa et se dirige ensuite vers l’est sous l’école d’Al-Omariya, sur une longueur de 490 mètres.

Les fouilles débouchent sur le puits mamelouke de Qaïtbay, dans l’esplanade ouest de la mosquée Al-Aqsa, en suivant une conduite d’eau. Le département israélien du patrimoine a cru que cette conduite était un tunnel creusé sous la mosquée du Dôme du Rocher. Mais au bout de quelques heures, ces allégations ont été mises à nu en se rendant à l’évidence que le passage découvert n’était en fait qu’un puits construit par des pierres qui remontent à l’ère des Mamelouks. Le département des Waqfs islamiques est parvenu, en collaboration avec des fidèles musulmans, à murer avec du béton armé cette brèche causée par les fouilles, afin d’empêcher les Israéliens de s’y infiltrer à nouveau.

Quant aux fouilles menées sous la mosquée Al-Aqsa, il n’y a pas de données détaillées les concernant, les architectes des Waqfs islamiques étant interdits d’y accéder par les autorités d’occupation israéliennes. Et les architectes des Waqfs islamiques affirment que le fait de dégarnir les fondations de la mosquée Al-Aqsa, en enlevant la terre alentour, expose la mosquée aux dangers. Ils ont déjà mis en garde les autorités d’occupation contre les conséquences de ces actes, leur imputant la responsabilité de tout dégât éventuel pouvant porter atteinte à l’édifice de la mosquée l

 




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