Al-Ahram Hebdo, Afrique | Une situation très volatile

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Abdel-Fattah El Gibali
 
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 Semaine du 14 au 20 décembre 2011, numéro 900

 

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Afrique

RD Congo . L’atmosphère est tendue à Kinshasa après la proclamation de la victoire du président sortant Joseph Kabila. Des résultats électoraux rejetés par l’opposition qui les constate comme une véritable provocation.

Une situation très volatile

Les résultats des élections présidentielles qui ont indiqué la victoire du président sortant Joseph Kabila avec 48,95 % des voix face à son rival Etienne Tshisekedi (32,33 %) ont levé la tension en République Démocratique du Congo (RDC).

Plusieurs incidents se sont produits juste après la proclamation des résultats vendredi par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), mais il est difficile actuellement de les établir. Le bilan provisoire officiel a indiqué la mort de 4 personnes, dont 3 pillards. Selon Radio Okapi, la radio parrainée par la mission de l’Onu, 6 personnes ont été tuées dans la capitale. En fait, selon l’opposition, ces législatives constituaient « une véritable provocation ». Les observateurs internationaux du centre Carter ont estimé que les résultats de la présidentielle manquent de crédibilité. « A plusieurs endroits, il a été rapporté des taux de participation élevés allant de 99 à 100 %, ce qui est impossible, avec toutes ou presque toutes les voix allant à Kabila, comme au Katanga (sud-est), bastion du président sortant », relève le centre Carter.

En revanche, selon l’ONG, dans d’autres régions, de hauts pourcentages (de voix) similaires pour Etienne Tshisekedi ne révèlent pas la même coïncidence de recueil parfait des résultats des bureaux de vote et une participation extrêmement élevée. 

En outre, à Kinshasa, fief de Tshisekedi, il y a eu une  perte de quelque 2 000 résultats de bureaux de vote. Le centre Carter a voulu montrer que ces constatations ne signifient pas que l’ordre final des candidats est forcément différent de celui annoncé par la Céni, mais uniquement que le processus de traitement des résultats n’est pas crédible. Arrivé en seconde position avec 32,3 % des suffrages (5 864 775 voix), le candidat de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Etienne Tshisekedi, 78 ans,  n’a donc pas reconnu sa « défaite », surtout dans un climat de fortes suspicions de fraudes électorales. Ainsi, il  s’est autoproclamé « président élu » de la RDC, ceci en rejetant « en bloc » le résultat de la Céni, et en donnant  son propre score : 54 % des voix contre 26 % à Joseph Kabila. Une proclamation rejetée par le pouvoir qui a menacé l’opposant. « Nous devons dénoncer fermement l’autoproclamation de M. Etienne Tshisekedi. Il s’agit d’un acte irresponsable qui viole les lois de la République et qui porte atteinte à la Constitution », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.

Ainsi, face à ses déclarations, Tshisekedi a exhorté les Congolais à rester soudés derrière lui pour faire face aux événements qui vont suivre, mais a toutefois appelé la population à rester calme et sereine. En fait, cette élection présidentielle est la 2e dans un pays qui a connu le chaos (2 guerres de 1996 à 2003).

L’inquiétude du renouvellement des violences a touché la communauté internationale, de Washington à Londres, Bruxelles et Paris. Ainsi, elle a appelé au dialogue et à l’apaisement, en invitant les acteurs politiques à utiliser les moyens légaux s’ils veulent contester le résultat.

Mécanismes légaux

D’autre part, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a appelé au calme tout en demandant que tous les différends concernant les résultats provisoires des élections soient résolus pacifiquement par l’intermédiaire des mécanismes légaux et de médiation existants.

Par ailleurs, la Cour Suprême de Justice (CSJ) a pris le relais de la Céni et proclamera officiellement le vainqueur le 17 décembre. Le Royaume-Uni s’est dit « préoccupé » par des soupçons d’irrégularités et a appelé la CSJ à examiner les recours rapidement et de façon transparente.

Mais Etienne Tshisekedi a exclu d’emblée tout recours devant la CSJ, en la qualifiant d’institution privée de Kabila. En fait, la CSJ a déjà fait l’objet de critiques. Fin novembre, les missions de l’UE et du centre Carter ont dénoncé son manque de transparence en matière de contentieux électoraux. Jusqu’au 28 octobre, la CSJ comptait 7 magistrats, mais le président Kabila en a nommé de nouveaux pour arriver à un total de 27.

M. Tshisekedi avait mis en demeure Joseph Kabila de « respecter la volonté du peuple », faute de quoi il pourrait lancer un « mot d’ordre », sans donner plus de précisions. Les réactions contre ses élections ne sont pas limitées aux Congolais à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur. A peu près 500 Congolais ont manifesté à Londres contre la réélection contestée du président Joseph Kabila. Ils ont exprimé leur colère contre le président sortant. « C’est un assassin. Personne n’a voté pour lui. Nous ne voulons pas de lui au Congo », a déclaré une jeune manifestante.

Sabah Sabet

 




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