Edito De quel terrorisme parlent-ils ?
« Le boycott, c’est du terrorisme
économique ! ». Qui parle ainsi ? C’est Avi Elkayam, un homme d’affaires
israélien qui dirige l’association industrielle de Mishor Adoumim, une colonie
juive de Cisjordanie, cité par l’AFP. Il s’inquiète pour l’avenir, avec
l’ambition de préparer l’avènement d’un Etat indépendant, l’Autorité
palestinienne organise un boycottage des produits provenant des 120
implantations juives de Cisjordanie occupée, une décision qui a l’assentiment
de la « rue palestinienne ». L’autorité envisage aussi de sanctionner les
Palestiniens qui continueraient d’aller travailler dans les colonies après le
1er janvier prochain. La mauvaise foi israélienne est étonnante. Tout d’abord,
ces colonies sont illégales et contraires à toutes les résolutions
internationales et constituent un des principaux obstacles à un règlement. Dans
leur essence, ils incarnent un esprit colonial incompatible avec le droit tout
court et le droit humanitaire en particulier.
Les termes du premier ministre
israélien, Benyamin Netanyahu, sont les plus absurdes, tellement ils expriment
des contrevérités : Il parle d’efforts pour développer une paix économique.
Laquelle, celle
qui consisterait à maintenir l’occupation des territoires palestiniens et de
recourir aux habitants comme des serfs ou des petits bailleurs de fonds ? Des
consommateurs apportant des revenus ?
Un des capitalistes israéliens le
dit d’ailleurs : « Nous dépendons de ces Palestiniens pour la fabrication de
nos produits et ils dépendent de nous pour nourrir leurs familles ». Un vrai
chantage et une mentalité témoignant d’un esprit esclavagiste. Juste un peu de
nourriture pour continuer à servir les « maîtres », les occupants qui se sont
emparés de leurs territoires. Ceci d’autant plus que les Israéliens veulent
réduire Gaza à
un état de mendicité, décidant des produits qui pourraient y être livrés et
maintenant un blocus inhumain. D’ailleurs les témoignages les plus neutres
confirment cet aspect de violation des principes humanitaires les plus
élémentaires à Gaza.
Le blocus aura des conséquences de long terme sur la santé des habitants de la
petite enclave palestinienne, notamment pour les plus jeunes dont la
malnutrition contrarie la croissance, selon des études publiées par le magazine
médical britannique The Lancet. Tandis que le commissaire général de l’UNRWA,
Filipo Grandi, souligne que la frustration des Gazaouis a atteint son plus haut
niveau, de quoi augmenter les risques d’incidents. D’où son appel à lever totalement
le blocus. Ces exemples témoignent donc de la mauvaise foi israélienne qui bat
son plein et l’on se demande qui est finalement le terroriste … n’est-ce pas
Tel-Aviv ?
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