Al-Ahram Hebdo, Dossier | La martyre

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 Semaine du 21 au 27 juillet 2010, numéro 828

 

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Dossier

Télévision Egyptienne. Salwa Hégazi, une des principales figures de la télévision égyptienne à sa naissance, s’est douloureusement éteinte laissant des traces inoubliables sur le petit écran.

La martyre

On ne peut parler de Salwa Hégazi sans ressentir de l’émotion, voire sans verser une larme. Cette speakerine de la première génération de la télévision est une figure inoubliable, de par son talent et de par sa douceur. Née le 1er janvier 1933, au Caire, elle présenta des programmes qui restent des classiques de ce début. Avec Leïla Rostom et Amani Nached, elle fut une figure de proue, surtout qu’elle a réussi à présenter des émissions d’art et de culture qui s’accordent avec sa nature et sa culture et d’autres qui sont plus « news » et reportages comme le veut la télé en tant que média populaire. On garde toujours dans l’esprit « Reportage », « L’art et la vie » et « La soirée des amis ». Avec son visage et son expression sereine, voire angélique, elle partait à la conquête des téléspectateurs, tous âges confondus. En plus, elle avait un sens de l’engagement qui différait quand même de celui très officiel qui marquait l’époque nassérienne. Un engagement humain et de sentiment surtout. On cite notamment ce programme pour enfants Les oiseaux du paradis présenté tous les mercredis qu’elle rédigeait et présentait. Un effet si profond et si agréable qu’on l’appelait « Maman », la première à porter ce titre, l’équivalent de celui du légendaire présentateur de radio « Baba Charo ». Tous les enfants des années 1960 étaient éblouis et conquis par cette maman. En fait, c’est son âme de poète qui a apporté cette originalité à sa carrière de speakerine. Salwa Hégazi écrivait des poèmes en français. Ancienne élève du Lycée français du Caire, elle est l’auteur de deux recueils de poèmes en français et d’un conte d’enfant, et ses poésies lui ont valu la médaille d’or de l’Académie française de poésie en 1964. « Ombre et Clarté » et « Jours sans fin » sont les titres de ses recueils. Or, cette femme, toute faite de clarté, a connu un terrible sort, une mort tragique. Le 21 février 1973, alors qu’elle était à bord d’un avion de la Libyan Airways rentrant au Caire en provenance de Tripoli, l’appareil a été abattu par des avions Phantom israéliens, parce qu’il avait, par erreur, franchi la ligne du Canal de Suez vers le Sinaï alors occupé par Israël. Un incident qui a eu d’importantes répercussions politiques. Elle fut décorée à titre posthume par le président Sadate et considérée comme une martyre. Une fin qui rappelle son poème Mourir mais pas souffrir, tiré du recueil « Jours sans fin » :

 

« J’ai peur de la douleur

J’ai peur, je ne puis souffrir

Je voudrais comme ce soleil

Me coucher ainsi sans bruit

Je voudrais que la mort m’emporte

comme une barque que la mer engloutit ...

Passer et quitter sans bruit », a-t-elle dit aussi.

On ne t’oubliera jamais Salwa ... .

Ahmed Loutfi

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