Al-Ahram Hebdo,Environnement | Les dechets sont bien encombrants
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 4 au 10 février 2009, numéro 752

 

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Environnement

Téléphones Portables. Face aux dangers présentés par les appareils hors d’usage et surtout leurs batteries, quelques solutions pour la collecte, le tri et le recyclage apparaissent. Elles demandent à être étendues.

Les dechets sont bien encombrants

Depuis deux semaines, des points de collecte de vieux téléphones portables sont installés dans 98 % des magasins Vodafone Egypt. L’opérateur fait aussi une offre : « Echangez votre ancien portable et sa batterie contre un crédit de communication de 25 L.E. ». Comme dans le reste du monde, il applique ainsi le concept du « un pour un ». Une initiative destinée à sensibiliser les clients aux problèmes environnementaux liés aux déchets des portables. En effet, « il est important de se débarrasser proprement d’un ensemble de substances toxiques comme le cadmium, le mercure, le plomb pour protéger la santé et l’environnement », déclare Mohamad Ismaïl, responsable des déchets dangereux au sein du département des déchets solides au ministère de l’Environnement.

Dans les magasins pratiquant l’opération, « les clients sont d’abord étonnés. Ils se demandent pourquoi on leur demande les portables hors d’usage et les vieilles batteries. On leur explique alors les répercussions négatives sur l’environnement des déchets issus des produits électroniques », note un vendeur. De son côté, un client trouve que « l’idée est très bonne. Je ne savais pas comment me débarrasser de mes vieux téléphones dans les tiroirs ».

Mais si le secteur privé se montre plus réceptif au problème, son action est encore limitée, car il n’existe pas encore en Egypte de point de tri et de traitement de ces déchets. Pour renouveler et recycler un portable, il faut alors avoir recours aux sociétés de recyclage en Europe. « On s’est mis d’accord avec une grande société en Angleterre à la fin de l’année 2008 pour lui envoyer nos produits usés, pour qu’elle procède à leur traitement », déclare Noha Saad, responsable chez Vodafone. Elle poursuit : « En 2004, lors de la première phase de l’opération de collecte, on a rassemblé 500 anciens portables et 1 000 batteries en 6 mois. La deuxième phase a commencé il y a deux semaines et on a déjà réussi à collecter 4 000 unités et 5 000 batteries ». Ce qui prouve sans doute une prise de conscience des utilisateurs.

Quant à la société Mobinil, et sous les auspices du ministère de l’Environnement, elle a signé avec Fonebak, basée au Royaume-Uni et spécialiste du recyclage des piles des téléphones portables, un accord en juin 2005. « En 2007, nous avons envoyé 26 000 vieux portables à Fonebak. Ce qui représente 1 500 kg », expose le directeur au service des affaires de la santé et de l’environnement de l’opérateur égyptien, Chérif Eissa.  

La pire des solutions

Le téléphone mobile est l’appareil électronique le plus vendu depuis le début du siècle, mais aussi le moins recyclé. Selon une récente étude menée par Nokia auprès de 6 500 personnes dans 13 pays, 3 % seulement des détenteurs de téléphones portables recyclent les appareils qu’ils n’utilisent plus. 44 % se contentent de les stocker au cas où. 16 % les revendent sur Internet. Les autres leur offrent une deuxième vie, en les donnant à des proches ou en les revendant. 4 % seulement des personnes les jettent à la poubelle. C’est pourtant là la pire des solutions. Selon Wessam Abdou, spécialiste senior de la qualité de l’environnement chez Mobinil, l’incinération en plein air ou le brûlage de ces substances peut dégager des dioxines et furanes très toxiques et lentes à se dégrader. Si on les fait enterrer, ces produits provoqueront des effets chroniques sur les plantes, les animaux et les micro-organismes. Jetée dans la nature, une batterie contenant des substances de cadmium peut contaminer 600 000 litres d’eau et provoquer des dommages aux reins et aux os des êtres vivants. Ajoutons à cela que le plomb et le mercure sont mauvais pour le cerveau et le système nerveux et immunitaire des enfants et fœtus. Un autre métal hautement toxique, le béryllium, peut induire des complications pulmonaires s’il n’est pas incinéré dans une usine spécialisée.

Un danger qui a engendré des initiatives en Europe. Des associations et entreprises d’économie solidaire permettent ainsi aux personnes en difficulté de se réinsérer dans le monde du travail en procédant au tri, au  démantèlement et à la récupération des pièces détachées de portables. Celles-ci sont revendues comme « matières premières secondaires ». C’est-à-dire que les métaux précieux (platine, or, argent et cuivre) sont récupérés pour en faire des bijoux, des tuyaux en cuivre, etc. « Avec 200 téléphones portables récupérés, il est possible de fabriquer une bague en or ! », précise Hossam Allam. Et d’ajouter que le nickel est réutilisé pour la fabrication des casseroles en inox.

A ce sujet, un forum va être organisé en Egypte les 9 et 10 février prochain, avec la participation de 18 pays européens et arabes. Un nombre considérable d’experts et de responsables sont attendus dans le but de sensibiliser les jeunes et de les informer aux effets négatifs des déchets électroniques, d’aider le secteur privé à se débarrasser de ces déchets, et le plus important : encourager les entrepreneurs dans le domaine du recyclage.

Manar Attiya

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Le saviez-vous ? 

— L’utilisation des téléphones portables a crû de façon exponentielle depuis les premiers utilisateurs dans les années 1970, pour atteindre 1,76 milliard d’unités en 2004 et plus de 3 milliards en avril 2008 au niveau mondial.  

— 74 % des consommateurs reconnaissent ne pas avoir pensé à recycler leur téléphone. En fait, nombreux sont ceux qui ignorent la possibilité de recycler les anciens mobiles, qui gisent inutilisés dans des tiroirs ou qui ne connaissent pas la procédure à suivre.  

— L’Egypte compte aujourd’hui le même nombre d’utilisateurs de téléphones fixes que de téléphones portables (9,7 millions).

— Même si les Etats-Unis comptent 199 millions d’utilisateurs de téléphones portables, ils ne font pas partie du top dix des pays ayant le plus fort pourcentage d’utilisateurs de cet appareil. 55 % de la population des Etats-Unis utilisent un téléphone portable. 

— 1 kg de piles alcalines mis en décharge pollue entre 10 et 30 m3 de terre et contamine l’eau de nappes souterraines. Une pile bouton au mercure pollue 1 m3 de terre pendant 50 ans. 

Source : Programme des Nations-Unies pour le développement.

 




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