Le
système politique en Iran
La république islamique d’Iran est considérée comme l’un des
rares pays au monde à être une théocratie
. Le pouvoir, censé émaner de Dieu, réside dans les mains du
clergé. Cette théocratie découle du concept de «
Velayat el
Faqih », théorisé dans les années 1960 par
l’Ayatollah Khomeiny, premier « Guide de la Révolution ».
Cependant, il existe aussi une dimension représentative dans
ce système, puisque la souveraineté populaire est reconnue
et qu’un processus électoral permet l’élection du président
de la République, des députés et des membres de l’Assemblée
des experts.
Le Guide de la Révolution ou Guide suprême
Poste créé par la Constitution de 1979 et qui équivaut à
celui du chef de l’Etat. Le Guide est le personnage en tête
du régime. Il représente la plus haute autorité politique et
religieuse du pays.
Il est nommé à vie par l’Assemblée des experts. Il peut être
l’objet d’une procédure de destitution par l’Assemblée des
experts si celle-ci estime qu’il n’est plus apte à remplir
ses fonctions. Dans ce cas et en attendant la présentation
d’un nouveau Guide, un conseil composé du président de la
République, du chef du pouvoir judiciaire et d’un des
jurisconsultes religieux du Conseil des gardiens assume
provisoirement toutes les attributions du Guide.
Le Guide suprême détermine la direction politique générale
du pays, supervise l’exécution des politiques du régime,
déclare la guerre ou la paix et peut démettre le président
de la République de ses fonctions selon certaines
conditions.
Depuis la Révolution de 1979, deux personnes ont occupé ce
poste: Rouhollah Khomeiny, de 1979 à 1989, et Ali Khamenei,
de 1989 jusqu’à nos jours.
Le président
Avant la Révolution de 1979, le poste était plutôt
honorifique. Mais depuis l’amendement de la Constitution en
1988, le poste de premier ministre a été annulé et ses
prérogatives associées aux tâches du président.
Le président est la plus haute autorité de l’Etat après le
Guide de la Révolution. Il est élu au suffrage universel
pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Le
Conseil des gardiens sélectionne les candidats selon
certains critères. Entre autres, le candidat doit être un
homme, musulman, âgé entre 25 et 75 ans et n’ayant pas servi
le pays pendant la monarchie.
Il nomme et supervise le Conseil des ministres, coordonne
les décisions du gouvernement et en définit les politiques
avant qu’elles ne soient transmises au Parlement. Dix
vice-présidents assistent le président, ainsi qu’un cabinet
de 22 ministres, qui doivent tous être approuvés par le
Parlement.
L’Assemblée des experts
Elle est composée de 86 membres religieux, élus pour 8 ans
au suffrage universel direct. C’est le Conseil des gardiens
qui détermine l’éligibilité des candidats. L’assemblée élit
le Guide suprême et a l’autorité de lui retirer le pouvoir à
n’importe quel moment.
Le Majlis ou le Parlement
Il servait de chambre basse de la législature de 1906 à
1979, la chambre haute étant le Sénat. Après la Révolution
islamique, quand la législature iranienne devient à chambre
unique, le Majlis devient le seul corps législatif, sous le
nom de l’Assemblée consultative islamique. Il est composé de
290 députés.
Les députés sont élus pour quatre ans au suffrage universel
direct. Cinq sièges réservés ont vocation à représenter les
minorités confessionnelles reconnues par le régime :
zoroastriens, juifs et chrétiens. Il dispose du pouvoir de
voter la loi et d’approuver ou de renverser l’exécutif, y
compris le président.
Le Conseil des gardiens de la Constitution
Il est composé de 12 membres désignés pour six ans : 6
religieux nommés par le Guide suprême et 6 juristes élus par
le Parlement.
Sa principale fonction est de veiller à la compatibilité des
lois à la Constitution et à l’islam.
Il contrôle la validité des candidatures du président. Il
doit approuver toutes les lois votées par le Parlement.
Les présidents de l’Iran depuis la Révolution de 1979 :
— Abolhassan Bani Sadr, de 1980 à 1981.
— Mohammad Ali Rajai, élu le 2 août 1981 et assassiné 28
jours plus tard.
— Ali Khamenei, élu en 1981 et réélu en 1985. A rempli le
rôle de Guide suprême et de président après la mort de
Khomeiny, avant l’élection de Rafsandjani.
— Ali Akbar Rafsandjani, élu en 1989 et réélu en 1993,
jusqu’en 1997.
— Mohammad Khatami, élu en 1997 et réélu en 2001, jusqu’en
2005.
— Mahmoud Ahmadinejad, en poste depuis 2005.