Hebdomadaire égyptien en langue française en ligne chaque mercredi

Points de vue

La Une
L'événement
Le dossier
L'enquête
Nulle part ailleurs
L'invité
L'Egypte
Affaires
Finances
Le monde en bref
Points de vue
Commentaire
d'Ibrahim Nafie

Carrefour
de Mohamed Salmawy

Idées
Portrait
Littérature
Arts
Société
Sport
Environnement
Patrimoine
Loisirs
Echangez, écrivez
La vie mondaine
Jérusalem encore et toujours
Ahmad Y. Al-Qoraï
Politologue

Après 38 ans d’occupation, le retrait israélien de Gaza est le quatrième dans l’épopée de la lutte pour la défense des territoires arabes. Il s’ajoute aux retraits israéliens du Sinaï, en mars 1957 et avril 1982, et du Sud-Liban, en 2000. Cela signifie que l’occupation, quelle que soit sa durée, est une « phrase intercalaire » dans la vie des peuples, comme le dit le défunt géographe égyptien, le Dr Gamal Hamdane. Partant, il faut qu’Israël s’installe rapidement à la table des négociations et accepte l’initiative arabe appelant au retour aux frontières de 1967.

Sharon commet une grande erreur en pensant que le retrait de ses forces de Gaza soutient son plan de judaïsation totale de Jérusalem. La nation arabe ne renoncera jamais à la Ville sainte, quelle que soit la durée de l’occupation. Depuis son accession au pouvoir en février 2001, Sharon vise à isoler la ville et à poursuivre le processus de judaïsation avant les élections israéliennes prévues en janvier 2006, c’est-à-dire dans 5 mois.

La nomination de Sharon à la tête du gouvernement israélien a engendré une suite de violations de Jérusalem ininterrompue jusqu’à ce jour. Plusieurs éléments le démontrent clairement.

Premièrement, Jérusalem est entourée d’un système de défense très spécial : l’installation du mur de sécurité s’y ajoute à l’augmentation du nombre de colonies qui entourent la ville. Trois chaînes de colonies liées entre elles encerclent Jérusalem. La première atteint Bethléem, la deuxième se situe entre l’est de la ville et son prolongement du côté de l’est, pour la séparer de Jéricho. La troisième se situe à la porte nord de Jérusalem pour la séparer de la ville de Ramallah. Ce dispositif est complété par la concentration de colonies au milieu de la ville et par l’installation d’une nouvelle colonie en plein milieu de Jérusalem, dans le quartier du Cheikh Garah.

Deuxièmement, les tentatives renouvelées des groupes juifs fanatiques de profaner la mosquée Al-Aqsa et de provoquer les sentiments des musulmans. Par exemple, un groupe de juifs appartenant au mouvement des Gardiens du Mont du temple a tenté de poser, le 29 juillet 2001, une pierre d’assise symbolique du prétendu troisième temple dans la région de la porte des Marocains, à l’extérieur de la mosquée Al-Aqsa. La Haute Cour israélienne avait un temps approuvé cette tentative pour satisfaire la droite extrémiste qui désire transformer et judaïser les monuments islamiques. Or, promulguer une telle décision n’est pas du ressort de la justice israélienne, puisque les régions de la porte des Marocains, du Mur des lamentations et des palais ommeyades sont des waqfs islamiques de Jérusalem. Rappelons aussi les pressions exercées par la droite extrémiste pour obliger Sharon à tenir les promesses qu’il avait faites dans son programme électoral concernant la permission aux juifs de pénétrer la ville de Jérusalem. En réponse à ces pressions, Sharon a formé un comité ministériel pour étudier la possibilité pour les juifs de visiter les esplanades d’Al-Aqsa. Et en avril 2001, il a donné aux appareils de sécurité des directives afin de déterminer la meilleure façon de garantir ce qu’il a appelé le droit des juifs de visiter les esplanades de la mosquée Al-Aqsa.

Troisièmement, une guerre psychologique a été déclenchée contre les habitants arabes de Jérusalem comme l’organisation de manifestations provocantes dans les rues de la ville et auprès des portières de la mosquée Al-Aqsa et du Mur des lamentations. Ou les attaques contre les citoyens palestiniens et la confiscation de leurs territoires et propriétés dans les quartiers entourant la mosquée. En plus de l’interdiction aux musulmans de faire la prière du vendredi dans la mosquée.

Quatrièmement, la tentative de diviser la mosquée Al-Aqsa, comme il a été fait pour le caveau des patriarches. La proposition faite en juillet 2001 par le ministre israélien des Religions au ministre de la Sécurité intérieure n’est autre qu’une répétition de propositions arabes précédentes concernant l’isolement d’une partie des esplanades d’Al-Aqsa pour garantir que les pierres ne soient pas jetées en direction du Mur des lamentations, dans l’objectif de protéger les juifs fanatiques lors de leur rassemblement face au mur. Le ministre des Religions avait alors proposé d’isoler une partie de l’Esplanade des mosquées derrière le mur des lamentations, en déterminant une ligne que les Palestiniens n’ont pas le droit de dépasser. Tout Palestinien qui dépasserait cette ligne serait immédiatement arrêté.

Il semble clair que l’objectif essentiel de cette proposition est de mettre graduellement la main sur l’Esplanade des mosquées et la diviser comme le caveau des patriarches à Hébron en 1994, et ce dans une tentative de poser la première pierre d’un troisième temple ...

Cinquièmement, les opérations de creusement des tunnels sous les murailles de la mosquée Al-Aqsa se poursuivent depuis 1967, dans l’objectif de découvrir le prétendu troisième temple. Elles ont causé des fissures dangereuses dans les bâtiments d’Al-Aqsa, en particulier sous le Mur des lamentations du côté ouest.

C’est ainsi que Sharon poursuit simultanément les opérations d’isolement et de judaïsation de Jérusalem, alors que l’opinion publique arabe et mondiale est préoccupée par le suivi du retrait israélien de Gaza. Il faut que la nation arabe mette un terme aux plans de Sharon concernant Jérusalem et il faut que les habitants de Jérusalem résistent face aux différentes procédures de judaïsation de la ville considérée comme le noyau du conflit arabo-israélien. La nation arabe a besoin d’un sommet arabe extraordinaire.

Haut de page
Retour au sommaire
 

Pour les problèmes techniques contactez le webmaster

Adresse postale: Journal Al-Ahram Hebdo
Rue Al-Gaala, Le Caire - Egypte
Tél: (+202) 57 86 100
Fax: (+202) 57 82 631