Conférence
. Lors d’une
allocution prononcée à Genève dans le cadre
de la première conférence internationale du
mouvement « Suzanne Moubarak : la
Femme pour la paix », Mme Suzanne Moubarak
a souligné l’importance d’une action destinée
à faire face à la discrimination et la violence
contre les femmes dans le monde.
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Contre la violence
et la discrimination
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Genève,
De notre envoyée spéciale —
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Présidée
conjointement par Mme Suzanne Moubarak et
Micheline Calmy Rey, la ministre suisse des
Affaires étrangères, la conférence qui se
tient du 22 au 24 novembre a pour thème Les
femmes défendent la paix. Plusieurs personnalités
y participent dont Juan Somavia, directeur
général de l’Organisation mondiale du travail,
et Robert Cramer, président du Conseil d’Etat
à Genève. Dans son allocution, Mme Moubarak
a évoqué la question de la femme et de la
paix. « Tout le monde veut la paix mais quel
genre de paix ? », s’est interrogée l’épouse
du président de la République. Selon elle,
un sentiment d’insécurité règne actuellement
dans la région du Proche-Orient. La violence
due aux conflits et aux guerres est gravée
dans la mémoire des gens qui souffrent de
la destruction et de la pauvreté. « Les femmes
et les enfants payent le prix de ces conflits
», a affirmé Mme Moubarak ajoutant qu’« il
est nécessaire de multiplier les efforts afin
de trouver des solutions à travers des initiatives
collectives ». Le secrétaire général des Nations-Unies,
Kofi Annan, a récemment qualifié d’épidémie
l’usage de la violence contre les femmes dans
le monde. Le responsable onusien a reconnu
que la communauté internationale a échoué
à protéger les femmes. Mme Moubarak énumère
quatre raisons à cet échec. « La dispersion
des efforts, bien que le but soit le même,
la mauvaise évaluation de l’importance des
informations fournies à l’opinion publique
et c’est ce que nous avons essayé de faire
dans le livre que nous avons distribué intitulé
Les Maux de la guerre, qui montre l’ampleur
de la violence utilisée contre les femmes
et les enfants. La troisième raison se rapporte
aux femmes elles-mêmes qui sont dans l’incapacité
de présenter des solutions », a affirmé Mme
Moubarak. Quant à la quatrième et dernière
raison, c’est l’absence d’une réaction rapide
pour résoudre le problème. Mme Moubarak a
appelé à une participation plus active de
la femme dans les processus pacifiques et
à la nécessité de protéger les femmes pendant
les guerres. La conférence a été marquée par
une allocution de Kofi Annan présentée par
M. Juan Somavia : « Le but de la conférence
est de lutter contre la discrimination et
de jeter les bases de la tolérance et du dialogue
qui sont aussi les objectifs de l’Organisation
mondiale du travail », a déclaré Juan Somavia.
Robert Cramer, président du Conseil d’Etat
à Genève, est également intervenu durant la
conférence affirmant que « la participation
de la femme dans la paix est nécessaire et
peut se réaliser à travers de telles conférences.
Le prix Nobel de cette année a été accordé
à une femme ce qui prouve l’importance du
rôle de la femme dans l’établissement de la
paix ». Quant à Micheline Calmy Rey, elle
a souligné l’importance de la conférence qui
est selon elle, un moyen d’échange d’expériences,
affirmant qu’il faut briser le silence autour
de la violence pratiquée contre la femme et
relancer le rôle de la femme en faisant parvenir
sa voix au monde entier afin qu’elle puisse
jouer son rôle dans une société plus calme
et plus sûre. « Nous savons qu’il n’existe
pas de réponses faciles ou de solutions magiques
pour résoudre les problèmes compliqués auxquels
nous sommes confrontés. Mais nous sommes déterminés
à réaliser les objectifs fixés », a conclu
Mme Moubarak. |
Chérine
Abdel-Azi |
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Une
coalition mondiale pour relayer la voix des
femmes |
Durant
son séjour à Genève, Mme Moubarak a accordé
une interview au quotidien suisse francophone
Le Temps où elle a défendu son mouvement face
aux critiques selon lesquelles il y aurait
trop de déclarations, trop de rhétorique,
trop de réunions avec des résultats décevants.
Tout en avouant que c’est une réalité, Mme
Moubarak a affirmé également que les défis
sont immenses. « Regardez par exemple les
destructions qui se produisent en Iraq. J’ai
la conviction que les femmes ont un rôle positif
à jouer ; elles doivent penser à l’éducation
de leurs enfants, à la santé de leur famille
et leur avenir ». De même, Mme Moubarak a
expliqué que le but de la réunion du mouvement
à Genève « est de créer une coalition mondiale
pour que les femmes se fassent mieux entendre.
Nous voulons mettre en place des mécanismes
efficaces et un plan d’action. C’est l’objectif
de la réunion de Genève ». Dans une question
sur son avis concernant les conséquences de
l’intervention menée par les Etats-Unis, Mme
Moubarak a affirmé : « Je vois un spectacle
de destruction totale. J’entends des pays
qui justifient leur intervention militaire
au nom des droits de l’homme afin de rétablir
la démocratie, d’instaurer les conditions
nécessaires pour vivre en sécurité ». En réponse
à une question sur le nouveau mandat du président
Moubarak, la première dame a affirmé qu’elle
aimerait bien avoir un peu de repos, mais
que dans le cadre des conflits en Iraq et
en Palestine, il était difficile de se retirer.
Quant à son fils Gamal Moubarak et la possibilité
qu’il succède à son pères, Mme Moubarak a
affirmé : « Il est dans la vie politique aussi.
Il est entouré de jeunes Egyptiens créatifs
et dynamiques. Je crois qu’ils peuvent apporter
de bonnes choses au pays ». Finalement, répondant
à une question concernant les homosexuels
égyptiens, Mme Moubarak a annoncé : « A titre
personnel, je pense que le traitement de cette
question en Egypte aurait pu se faire avec
davantage de doigté. Cela dit, les pays occidentaux
ont leurs valeurs. De notre côté, nous avons
aussi les nôtres que nous chérissons et il
n’est pas bon que l’Occident cherche à nous
imposer ses valeurs comme si nous étions ses
sujets ».
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CH.
A. |
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