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Un espoir étouffé
Par Ibrahim Nafie

Bien que le choc ait été grand, aussi bien pour la direction que pour le peuple palestiniens, l’élite palestinienne a cependant réussi le transfert du pouvoir. Mais les choses ne sont hélas pas aussi simples. De nombreuses difficultés, défis et dangers entourent ces efforts en raison des lacunes et des accumulations du passé. Notamment la destruction par les forces d’occupation des dispositifs et des moyens qui auraient permis à l’Autorité palestinienne d’imposer une maîtrise sécuritaire sur les territoires palestiniens. La fusillade qui a eu lieu dernièrement à Gaza est l’expression même de cette situation de défaillance sécuritaire dans les territoires palestiniens. C’est l’un des dangers qui menacent l’avenir de l’action nationale palestinienne. Les directions palestiniennes doivent faire face en fait à une épreuve difficile, celle de l’étape de l’après-Arafat. Les différentes factions palestiniennes sont appelées à l’application et à la réactivation du dialogue national pour aboutir à un agenda national commun.

Pour sa part, l’Egypte a déployé tous ses efforts pour la reprise une nouvelle fois au Caire du dialogue inter-palestinien en vue de cristalliser une position palestinienne commune. L’agenda national aidera certainement la nouvelle direction à agir dans le cadre d’une vision claire des positions palestiniennes et du rapport entre « négociations et résistance ». Cela afin d’éviter les pièges du gouvernement de Sharon. L’agenda comporterait par ailleurs un mécanisme de dialogue régulier à travers lequel l’Autorité nationale palestinienne peut informer les factions de l’évolution des négociations. Alors que les directions palestiniennes déployaient tous leurs efforts, les déclarations du président Bush lors d’une conférence de presse avec le premier ministre britannique Tony Blair ont suscité une situation de déception et de désillusion généralisées.

En réponse aux efforts des factions palestiniennes et des pays arabes pour l’application de la Feuille de route, le président américain n’a pas hésité à exprimer son refus d’intervenir ou de présenter un engagement quelconque à ce sujet. L’Etat palestinien indépendant peut, selon lui, voir le jour à la fin de son second mandat, en 2009. Le président américain s’est appliqué par ailleurs à mettre sur le compte des Palestiniens la responsabilité de la paix : « Le seul moyen de parvenir à un Etat palestinien indépendant réside dans l’établissement d’un système démocratique qui part en guerre contre le terrorisme en Palestine ». Les déclarations de Bush témoignent d’un renoncement prémédité à ses positions antérieures, aux promesses déclarées en juin 2002, affirmant l’établissement en 2005 d’un Etat palestinien indépendant à côté d’Israël.

Pour les Palestiniens, les déclarations de Bush représentent une occasion de nier les engagements antérieurs, en particulier concernant la création d’un Etat palestinien indépendant.

Les Palestiniens, peuple et directions, sont persuadés que l’appel à la lutte antiterroriste en Palestine signifie le déclenchement d’une guerre civile. L’objectif est de pousser l’Autorité palestinienne à la lutte contre les organisations de résistance palestinienne ; autrement dit la guerre contre toutes les factions palestiniennes : une ligne rouge que personne ne peut franchir, qu’aucune direction n’accepterait au risque de perdre l’approbation de tout le peuple palestinien.

Enfin, je voudrais dire que la position de l’Administration Bush est dangereuse, ce qui pourrait inciter les factions palestiniennes à la colère et à la violence. Une position qui tue tout espoir chez ceux qui croient ou parient sur la paix, palestinienne et arabe.

Ce qui est le plus à craindre, c’est l’intensification de la violence à l’issue des déclarations de Bush, ce qui va pousser la région vers une anarchie globale que tous payeront très cher.

 

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