Al-Ahram Hebdo, Monde | Le Likoud mène la danse
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 4 au 10 février 2009, numéro 752

 

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Israël. La campagne électorale pour les élections générales du 10 février s’est déroulée en même temps que l’offensive à Gaza, le thème est donc central dans le discours de chacun des candidats. Et peu l’abordent de manière pacifique.

Le Likoud mène la danse

Sans grande surprise, le thème qui préside aux élections législatives israéliennes est la sécurité. La campagne électorale a été dominée par la guerre à Gaza. Et ce n’est pas par hasard que cette offensive a été lancée à quelques semaines des élections. Les dirigeants politiques ont fait de l’attitude à adopter face au Hamas la priorité numéro un. Un ordre des choses qui n’est pas pour avantager le parti sortant Kadima, dirigé par Tzipi Livni, et ses alliés travaillistes. Sur un ton belliqueux, son opposant de droite, Benyamin Netanyahu, reproche à Kadima de ne pas « avoir fini le travail » à Gaza, et appelle à y « frapper avec un poing de fer ».

Les sondages donnent, pour le scrutin du 10 février, une avance déterminante au Likoud de Netanyahu, avec une trentaine de sièges au sein du Parlement. Kadima tomberait de 29 à 24 députés. L’écart serait d’autant plus grand entre droite et gauche que le parti d’extrême droite Israël Beitenou, créé par des immigrants d’ex-URSS, remporterait pas moins d’une vingtaine de sièges. Certains analystes considèrent que le bloc de droite, comprenant les positions les plus intransigeantes sur le dossier palestinien, monterait à 70 sièges en tout.

Le discours sur Gaza est alimenté par un mécontentement de l’opinion publique. Le quotidien national Yediot Aharonot titrait récemment « C’est à ça que ressemble le cessez-le-feu ? ». Accusé d’avoir arrêté l’offensive trop tôt, le gouvernement actuel surenchérit pour rassurer son électorat sur sa capacité à faire la guerre … Ce qui le conduit à tenir des positions plus extrémistes que le Likoud. « Nous avons dit qu’en cas de tirs de roquettes vers le sud du pays, il y aurait une réplique israélienne sévère et disproportionnée », a déclaré dimanche le premier ministre, Ehud Olmert.

Le Hamas cristallise donc toutes les attentes électorales. Taher Al-Nounou, porte-parole du mouvement islamiste, n’est pas dupe. « Les déclarations d’Olmert constituent une manipulation qui s’inscrit dans la campagne électorale », déclare-t-il. Ironie du sort : les tirs de roquettes qui ont amené Israël à menacer Gaza à nouveau ont été revendiqués par les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, un groupe du Fatah, le rival du Hamas. Peu importe aux candidats de savoir qui en veut à Israël : il suffit juste d’un ennemi sur lequel les électeurs soient habitués à déverser leur fiel.

Les Palestiniens ne se font d’illusions

Tzipi Livni, qui peine à se débarrasser de son image de femme de peu d’envergure, n’est pas en reste pour menacer Gaza. Exigeant une riposte « dure », elle a déclaré : « Israël va réagir, c’est ma position. Je l’ai exprimée clairement avant, pendant, et après l’opération et c’est de cette manière que je réagirai en tant que premier ministre ». A l’heure où Ehud Barak, ministre travailliste de la Défense, parle de « raison et de responsabilité », et alors que Benjamin Netanyahu minore l’image d’un Likoud sectaire en préparant une ouverture vers la gauche, Tzipi Livni apparaît dangereusement soumise aux pressions médiatiques.

Les travaillistes sont, quant à eux, en perte de vitesse. Ehud Barak s’est refusé à une surenchère de l’agressivité envers Gaza. « Nous sommes en période électorale et nous voyons une série de déclarations de gens, dont certains n’ont jamais tenu une arme et n’ont jamais pris de réelle décision, et qui maintenant font de la surenchère pour faire les gros titres, sans comprendre ni les conditions ni la manière dont il faut agir », a-t-il expliqué. Une position qui vaudra au Parti travailliste une quinzaine de sièges parlementaires seulement.

Il fait donc peu de doute que le Likoud arrivera en tête des prochaines élections, avec une majorité confortable qui permettra à Benyamin Netanyahu de briguer le poste de premier ministre. Il reste cependant des inconnues à l’équation. Dans quelle mesure le Likoud va-t-il maintenir sa position « dure » face au Hamas ? La promesse d’un gouvernement d’union nationale peut rassurer. Netanyahu, déjà premier ministre de 1996 à 1999, a annoncé qu’il ne commettrait pas à nouveau l’erreur d’un gouvernement étroit. Il ne souhaite pas non plus être l’otage d’une extrême droite puissante, et cherchera donc ses alliances à gauche. N’ayant pas non plus de preuves à faire sur le volet sécuritaire, contrairement à Tzipi Livni, on peut imaginer un traitement rationnel et pacifique du dossier palestinien.

Les dirigeants palestiniens, de leur côté, plongés dans leur lutte interne, assistent en spectateurs passifs à cette campagne. Quant au peuple palestinien, il ne se fait pas beaucoup d’illusions. La droite, la gauche, il a déjà traité avec les différentes tendances. Et pour la majorité d’entre eux, c’est tout simplement bonnet blanc, blanc bonnet.

Vincent Fortin

 




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