En
bref
Violences
Une centaine de citoyens ont attaqué jeudi les forces de l’ordre
à coups de pierres et de bâton dans une ville au sud du Caire,
après la mort d’une jeune femme enceinte pendant que la police
fouillait sa maison. Mervat Salam Abdel-Fattah, en fin de
grossesse, est morte d’une hémorragie interne après avoir été
jetée au sol par un policier, lorsqu’elle lui a refusé l’accès à
son domicile, selon un responsable des services de sécurité. La
police était à la recherche du beau-frère de la jeune femme,
accusé de vol. A la nouvelle de sa mort, une centaine
d’habitants de Sammalout ont lancé des pierres sur les forces de
l’ordre et mis le feu à un camion de la police. Un officier a
été hospitalisé après avoir été blessé. La police a répondu par
du gaz lacrymogène.
Enquête
Le cargo égyptien Al-Esraa, soupçonné de « pollution volontaire
» au large des côtes françaises, a repris la mer vendredi après
le versement par son armateur d’une caution de 350 000 euros,
selon le Parquet de Brest (ouest de la France).
Le
Centre de sécurité des navires de Brest, chargé du contrôle des
bateaux, l’a autorisé à larguer les amarres après dix jours
d’immobilisation et des travaux d’entretien dans le port de
cette ville. Al-Esraa avait été repéré le 29 septembre au large
de l’île française d’Ouessant par un avion de la Marine
nationale avec, dans son sillage, une trace d’hydrocarbures de
11 km de long sur 300 m de large. Venant d’Anvers (Belgique) et
se rendant à Barcelone (Espagne), le cargo égyptien avait été
dérouté vers Brest puis immobilisé dans l’attente du versement
d’une caution.
Religion
Deux journalistes ont été condamnés samedi à une amende pour
avoir publié, dans un photomontage, un cliché du chef de la plus
haute autorité musulmane sunnite habillé en pape. Mohamad Sayed
Tantaoui, l’imam d’Al-Azhar, la plus haute autorité sunnite
basée au Caire, avait porté plainte pour diffamation contre Adel
Hammouda, le rédacteur en chef du journal d’opposition Al-Fajr,
et Mohamad Al-Baz, un de ses journalistes.
Le
tribunal a condamné les deux hommes à verser chacun une amende
de 80 000 livres égyptiennes à l’Etat. Les deux hommes devront
en outre verser chacun 5 000 livres de dédommagements au cheikh
Tantaoui.
La
photographie était accompagnée d’un article critiquant la visite
effectuée par M. Tantaoui au Vatican, dans le contexte de
déclarations de Benoît XVI jugées par Al-Fajr insultantes pour
les musulmans.
Diplomatie
La France souhaite que l’Egypte figure parmi les pays rejoignant
un G8 élargi, ou « G14 », a affirmé samedi au Caire le ministre
français des Affaires étrangères Bernard Kouchner. « Nous
souhaitons pouvoir au plus vite compter parmi le G14 un pays ami
(...), l’Egypte », a déclaré M. Kouchner lors d’une conférence
de presse conjointe avec son homologue égyptien, Ahmad
Aboul-Gheit, à la suite d’un entretien avec le président Hosni
Moubarak.
La
France et l’Allemagne, entre autres, plaident pour
l’élargissement du G8 au G5, composé des cinq plus grandes
économies émergentes — Chine, Inde, Afrique du Sud, Mexique et
Brésil — pour en faire un G13. M. Kouchner a en outre annoncé
une prochaine visite en France du chef de l’Etat égyptien,
attendu le 29 octobre à Paris.
Corruption
L’ancien patron de la restauration du Caire islamique, Aymane
Abdel-Moneim, et deux autres responsables du ministère de la
Culture ont été condamnés à dix ans de prison pour corruption.
Un tribunal pénal du Caire a condamné M. Moneim ainsi que
Hussein Ahmad Hussein et Abdel-Hamid Qotb à dix ans de prison
ferme et à des amendes allant de 200 000 à 550 000 L.E.
Cinq entrepreneurs, reconnus coupables de leur avoir versé les
pots-de-vin, ont été condamnés à dix ans de prison avec sursis
alors qu’un sixième a été relaxé.
M.
Abdel-Moneim, chargé d’un grand projet de restauration du Caire
islamique qui regroupe un ensemble unique de monuments médiévaux
dans la capitale, et M. Hussein, patron de projet en Nubie
(sud), avaient été limogés de leur poste et arrêtés en août
2007.
Trois entrepreneurs avaient à l’époque avoué leur avoir octroyé
des pots-de-vin pour obtenir des chantiers de près de 40
millions de L.E. et leur avoir fait don d’une voiture. Aymane
Abdel-Moneim se serait aussi fait construire gracieusement une
villa sur la côte méditerranéenne. M. Qotb, arrêté par la suite,
était, lui, employé à la trésorerie du ministère.
Les trois condamnés, qui sont déjà emprisonnés, ne peuvent faire
appel de leur jugement devant une cour pénale, mais ont la
possibilité de se pourvoir en cassation.
Vol
Le directeur de la petite salle de théâtre à l’Opéra, Adel Saïd,
a été arrêté et placé en détention pendant 15 jours. Saïd est
accusé d’avoir volé deux toiles accrochées dans un couloir qui
échappait aux caméras de contrôle.
Il
les aurait ensuite confiées à un commerçant. Ce dernier, qui
ignorait leur origine, les a exposées dans un atelier en Arabie
saoudite au prix de 100 000 livres dont il espérait toucher une
commission de 5 000 L.E.
Politique
Gamila Ismaïl, épouse de l’opposant Aymane Nour, est en Suisse
pour plaider la cause de son mari devant l’Union
interparlementaire dont les représentants se réunissent à Genève
cette semaine.
Nour purge actuellement une peine de 5 ans de prison pour
falsification de documents nécessaires à la création de son
parti Al-Ghad. Il n’a jamais reconnu les faits. Pour lui, il
s’agit de l’éloigner de la scène politique.
Aymane est venu deuxième après le président Moubarak lors des
élections présidentielles de 2005.
Malgré la précarité de sa santé, Nour s’est vu refuser une grâce
présidentielle qui représentait pour lui un dernier espoir de
retrouver sa liberté. |