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 Semaine du 27 juin au 3 juillet 2007, numéro 668

 

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Soudan . Les grandes puissances se sont retrouvées lundi à Paris, pour la première fois, afin d’unir leurs efforts pour tenter de mettre fin à la tragédie du Darfour. Grands absents de la réunion : le gouvernement soudanais et l’Union africaine.

Le Darfour au centre des convoitises

Si la tragédie humanitaire qui sévit au Darfour, la pire actuellement avec, selon l’Onu, quelque 200 000 morts et 2,1 millions de déplacés depuis 2003, est à l’origine de la spectaculaire mobilisation internationale, il est sans doute bien d’autres enjeux derrière cet intérêt grandissant de la communauté internationale à ce sujet. Un intérêt qui s’est cristallisé cette semaine avec la Conférence internationale de Paris sur le Darfour, qui a réuni les grandes puissances, dont la Chine et les Etats-Unis, ainsi que des organisations internationales. Celles-ci ont promis lundi de redoubler d’efforts pour essayer de mettre fin à la tragédie du Darfour lors de la première réunion internationale de ce type en quatre ans de guerre civile. Paris et Washington ont aussi mis en garde Khartoum contre toute velléité de bloquer le déploiement prévu dans les prochains mois d’une force de paix de plus de 20 000 hommes dans cette province de l’ouest du Soudan. Cette réunion, sans précédent depuis le début du conflit, en février 2003, si elle n’a pas débouché sur des résultats concrets, a été saluée par les participants comme une preuve de l’engagement de la communauté internationale à agir de concert.

Mais l’Union Africaine (UA), principale organisation concernée par la crise, était absente de la conférence de Paris, manifestant apparemment sa mauvaise humeur de n’avoir pas été consultée. C’est pour cette raison que le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a annoncéqu’il se rendra prochainement à Addis-Abeba pour rencontrer le président de la commission de l’UA, Alpha Oumar Konaré, et l’inviter à participer, cette fois, à une deuxième rencontre qui devrait se tenir sur le Darfour en septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’Onu.

Quant au régime soudanais, il avait décliné l’invitation en jugeant « peu propice » la date de la réunion. Khartoum a notamment estimé avoir rempli ses engagements en acceptant, le 12 juin, sous la pression de la communauté internationale, le déploiement d’une force hybride Onu/UA de plus de 20 000 hommes au Darfour.

Conflit d’intérêts

C’est en février 2003 que le conflit du Darfour éclate. Tout a commencé par la prise de contrôle par des rebelles du chef-lieu de Gulu, au Darfour Nord. Il s’ensuivit la création de deux mouvements rebelles, le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) et le Mouvement/Armée de Libération du Soudan (MLS/ALS) qui ont lancé la véritable rébellion contre le pouvoir central, réclamant une meilleure répartition des richesses et du pouvoir. Il s’ensuivit aussi des combats opposant ces rebelles aux troupes gouvernementales appuyées par des milices arabes, les Janjawids, accusées d’être responsables d’exactions (incendies de villages, viols ...) contre les cultivateurs sédentaires africains.

Contrairement à ce que certains pensent, le conflit n’a pas de dimension religieuse ou ethnique. L’ensemble de la population (Fors, Massalites, Zaghawas, etc.) est musulmane et arabophone, constituée de nombreuses tribus arabes et africaines. Cependant, une grille de lecture de la crise, présentée comme un conflit entre Arabes et Africains, voire islamistes et laïcs, a favorisé la campagne contre les massacres au Darfour. Beaucoup de groupes arabes ont pourtant rejoint la rébellion et beaucoup de groupes africains se sont ralliés au gouvernement, il existe aussi des islamistes dans les deux camps.

Le tout est donc un conflit d’intérêts. Ainsi, depuis 2003, les mouvements rebelles ont connu de nombreuses scissions qui ont produit au fil des années une dizaine de groupes différents. De quoi compliquer la situation et rendre caduques les multiples initiatives de paix qui ont commencé dès septembre 2003, soit six mois après le début de la rébellion, par la signature au Tchad voisin, et impliqué malgré lui dans le conflit, d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement soudanais et l’un des groupes rebelles, le Mouvement de libération du Soudan. Un accord qui n’a jamais été respecté et a été suivi par d’autres tentatives de paix, elles aussi vouées à l’échec, la dernière en date étant l’accord signé en mai 2006 dans la capitale nigériane par la seule faction majoritaire du MLS dirigée par Mini Minawi et qui portait sur un partage du pouvoir et des richesses de même qu’il fixait les étapes d’un retour à la normale avec notamment des dispositions très précises sur le désarmement.

Entre-temps, les violences et la crise humanitaire continuaient. Et l’UA, qui a envoyé dès 2004 une mission de maintien de la paix (Amis) de 7 000 hommes pour sécuriser la région, n’a pu remplir sa mission, faute d’équipements et de financement.

Car il ne s’agit pas uniquement de sécuriser la région, mais avant tout de trouver une solution à l’épineuse question de la répartition du pouvoir et des richesses. Richesses, c’est justement là la clé de la question. Car le Darfour, une région dont le sous-sol recèle du pétrole, de l’uranium et du cuivre, est une région convoitée. On est ainsi passé d’un conflit d’intérêts interne à un conflit d’intérêts incluant de nombreuses parties étrangères. D’où l’intérêt de la communauté internationale envers ce qui s’y passe et d’où les fortes pressions qui s’exercent sur le gouvernement soudanais l

Abir Taleb

 

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